Kim Phuc, petite Vietnamienne de 9 ans fuyant nue les bombardements américains, immortalisée par le photographe Nick Ut en 1972. Un étudiant chinois faisant face à un char sur la place Tienanmen en 1989. Les tortures d’Abou Ghraib en 2004. Autant d’images chocs, connues de tous et qui ont fortement marqué leur époque.
Dans le projet Fatescapes, présenté par le New York Times, l’artiste slovaque Pavel Maria Smejkal revisite ces clichés, en effaçant informatiquement leurs protagonistes. Il ne reste alors plus que des décors vides, presque banals, mais dans lesquels l’absence de toute vie impose une sorte de silence craintif. Comme si les lieux gardaient en mémoire les atrocités figées sur la pellicule.
«J’ai tendance à penser au processus historique comme quelque chose de vraiment fatal, explique Smejkal au New York Times, quelque chose qui nous dépasse tous.» Un état d’esprit que reflète bien le résultat de ses travaux.