Le dramaturge et ancien président tchèque Vaclav Havel est mort à l'âge de 75 ans des suites d’une infection pulmonaire, a annoncé la télévision tchèque, une information confirmée par son assistant puis par des sources officielles.
Figure de l’opposition à la République socialiste tchécoslovaque, il a été le grand artisan de la «Révolution de velours» anti-communiste de 1989 puis président de la République fédérale tchèque et slovaque de 1989 à 1992 et de la République tchèque de 1993 à 2003.
Interrogé en 2008 par France 24 à l’occasion du quarantième anniversaire du Printemps de Prague sur son retour au théâtre après une longue carrière politique, il déclarait:
«Je suis plus heureux d’avoir pu retourner à mon métier d’origine. La tâche qui m’a été donnée, celle de faire de la politique, a été une tâche que j’ai assumée parce que j’ai été poussé par un sentiment de responsabilité; mais ce n’était pas une activité dans laquelle je trouvais plus de plaisir que dans le théâtre.»
Le Monde écrivait de lui le 8 décembre dernier:
«Eminemment passionné par les arts et les idées, élevé dans les valeurs d'honnêteté, d'ouverture et de partage chères au président-fondateur de la Tchécoslovaquie, le philosophe Tomas Garrigue Masaryk, il ne pouvait que se heurter au régime communiste étouffant.»
Le site de la radio tchèque retrace ainsi sa jeunesse:
«Issue d'une riche famille d'entrepreneurs dans le bâtiment, de Prague, Vaclav Havel a connu une enfance harmonieuse dans un milieu cultivé. Tout change après le putch communiste de 1948. Il ne peut pas étudier comme il le souhaite. En 1961, il entre au théâtre, Na Zabradli, comme accessoiriste, pour lequel il écrit ses premières pièces, influencées par le théâtre de l'asburde. Il écrit pour des revues artistiques, devient président du Club des écrivains indépendants... L'écrasement du Printemps de Prague par l'armée soviétique et ses alliées, en 1968, et la normalisation qui s'en suit, obligent Vaclav Havel à quitter le champ de la culture officielle.»
Dans cette vidéo du Center for a free Cuba de Washington de 2008, Vaclav Havel parle du régime communiste de Cuba et de son combat pour la liberté des peuples: