Le parquet de Paris a classé sans suite la plainte de Tristane Banon contre Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol, mais estime qu'il y a eu agression sexuelle.
Dans un communiqué, le procureur de la République explique que faute de preuves suffisantes, les poursuites ne peuvent être engagées pour tentative de viol, mais que «des faits qualifiés d'agression sexuelle sont quant à eux reconnus». Or si la prescription est de 10 ans pour le viol, elle n'est que de 3 ans pour l'agression sexuelle, et les faits dont est accusé l'ancien directeur du FMI remontent à 2003.
DSK aurait reconnu avoir tenté d'embrasser la jeune femme lors de son audition par la police, rapportait L'Express mi-septembre.
Le volet judiciaire français de l'affaire DSK ne s'arrête pas là pour autant: après cette plainte «simple», Tristane Banon peut encore se constituer partie civile, auquel cas un juge d'instruction sera saisi et mènera une enquête. C'est ce qu'elle avait promis de faire si sa plainte était classée sans suite, lors de son intervention au Grand Journal mi-septembre.
L'avocat Gilles Devers estimait mi-septembre que le choix de son avocat de déposer une plainte simple relevait d'une «volonté de faire de la mousse médiatique», puisqu'il aurait pu décider dès le début de la procédure de se constituer partie civile.
Dans un communiqué relayé par Rue 89, l'avocat de Tristane Banon Maître Koubbi affirme que dans «l'avis du parquet», auquel la presse n'a pas eu accès, le procureur a été encore plus affirmatif sur la faute commise par DSK, et aurait ainsi écrit:
«Il apparaît en revanche que, s'agissant des faits reconnus par leur auteur, dont la connotation sexuelle n'est pas discutable, ceux-ci ne peuvent s'analyser autrement qu'en délit d'agression sexuelle.»
Pour Maître Koubbi, la décision du parquet, bien qu'«insatisfaisante, constitue une première victoire» pour sa cliente en établissant que son dossier n'est pas «vide» et les faits qu'elle reproche à DSK «imaginaires», un adjectif utilisé par ce dernier pour qualifier les accusations de Tristane Banon.