Hélène de Yougoslavie, la femme de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Thierry Gaubert, balance. Dans un entretien publié ce samedi sur LeMonde.fr, elle assure ainsi que son mari se rendait «une fois tous les deux mois» «en Suisse chercher de l'argent». Selon elle, ces voyages ont débuté au début des années 90. Si elle dit que Thierry Guabert ne lui disait pas la raison de ces déplacements, «ne me parlait pas des montants ni ne me montrait les billets», elle se souvient que «Généralement, il les ramenait dans des petites sacoches».
Une fois son ancien époux lui aurait dit qu’il «allait chercher des espèces pour les remettre à Nicolas Bazire», alors directeur de la campagne d’Edouard Balladur. Elle assuré aux enquêteurs que son ancien mari aurait parfois été accompagné de Ziad Takieddine, l’intermédiaire au cœur du scandale, soupçonné d’avoir touché des commissions illégales lors des contrats de ventes d’armes au Pakistan.
Si elle parle aujourd’hui aux policiers, c’est parce qu’elle s’est «sentie trahie» par son mari, qui se serait «servi d’elle pour ouvrir des comptes à l’étranger». Depuis, elle aurait fait l’objet de menaces et de pressions «émanant de son mari». "Si tu parles, tu ne verras plus les enfants, lui aurait-il dit. Si je coule, tu coules avec moi, car nous ne sommes pas divorcés. "
Selon Mediapart, qui cite des procès-verbaux de police (sur abonnement), Hélène Gaubert aurait remis un enregistrement de ces menaces. C'est en tout cas ce qu'un policier à affirmé à Thierry Gaubert lors de la garde à vue du proche du chef de l'Etat le 20 septembre: «Nous avons un enregistrement sonore dans lequel il apparaît que vous avez tenté une subornation de témoin en la personne de votre épouse, explique un policier. Cet enregistrement effectué par votre épouse a été retranscrit.» Selon le PV obtenu par Mediaprt, «Il n’y a pas de menace, s’est défendu M. Gaubert. C’est une discussion. Je regrette les propos échangés avec énervement.»
Placé en garde à vue mercredi 21 septembre, Nicolas Bazire, un autre proche de Nicolas Sarkozy et n°2 du groupe de luxe LVMH a été mis en examen ce jeudi dans le cadre du volet financier de l’affaire Karachi. Il rejoint ainsi Ziad Takieddine, parmi les mis en examen de l’affaire, tandis que de nombreuses autres personnes ont été entendues comme témoin, et d’autres encore comme témoin assisté.