Suffirait-il de boire du vin rouge pour vivre plus vieux? C’est ce que certaines études réalisées aux Etats-Unis tendent à prouver en mettant en évidence le rôle du resvératol, un composant chimique du vin rouge, dans l’activation des gênes de longévité, nous explique le New York Times.
Les «gènes de longévité», appelés Sir2, sont ceux qui contrôlent la sécrétion des sirtuines, des protéines qui contribue à augmenter de 40% la durée de vie des vers de terre selon une expérience de Leonard Guarente, chercheur au MIT, réalisée en 2001, répétée en 2009 et dont les résultats paraissent le 22 septembre dans la revue Nature.
Or le resvératol, une substance trouvée en abondance dans le vin rouge, est connue pour activer la sécrétion des sirtuines. En consommer beaucoup serait donc un moyen très simple et efficace de vivre plus vieux.
Selon le New York Times, cette découverte a eu un tel impact il y a quelques années qu’un groupe pharmaceutique, GlaxoSmithKline, a donné plus de 720 millions de dollar à la start-up Sirtris pour qu’elle développe des médicaments à base de resvératol.
Pourtant le lien entre les sirtuines et l’augmentation de la durée de vie fait encore débat, les experts dans ce domaine aux Etats-Unis étant en profond désaccord avec des spécialistes anglais sur le sujet.
Il y a quatre ans David Gems et Linda Partridge, spécialistes du vieillissement au Collège universitaire de Londres, remettaient en cause dans la revue Nature la validité des expériences fondatrices de Leonard Guarente (et aussi celle de Stephen Helfand de l'université de Brown qui a fait les mêmes expériences sur des mouches). Sur le site d’information International Business Times David Gems affirme encore maintenant qu’il n’y a pas de lien entre les protéines sirtuines et la longévité:
«Les résultats sont très surprenants. Nous avons réexaminé les expériences clés faisant le lien entre la sirtuine et la longévité de certains animaux, et aucune ne semble probante. Les sirtuines, loin d’être un facteur clé de la longévité, semblent n’avoir rien à voir avec le fait de vivre plus vieux. Mais je pense que c’est une bonne nouvelle d’une certaine manière: après tout, changer de vieilles idées est aussi important qu’en présenter de nouvelles pour le progrès de la science.»
De son côté, Leonard Guarente, a répété ses expériences en 2009 avec des techniques plus sophistiquées, et il arrive à la même conclusion qu’en 2001: les gènes sécrétant de la sirtuine conditionnent bien notre longévité. Selon lui cette controverse n’est «qu’une tempête dans un verre d’eau».
Le reste de la communauté scientifique s’accorde en tout cas pour dire que le mécanisme par lequel les gènes de longévité agissent sur la durée de vie est plus complexe qu’on le pensait au début, et que le rôle de sirtuine reste «un domaine d’un grand intérêt».
Si vous, vous ne pensez pas que la longévité dépend des gènes, Slate a fait en août 2011 une liste de techniques un peu insolites pour vivre plus longtemps :
Ceux qui sont nés en automne pourraient vivre plus longtemps. En effet, leur mère aurait pu profiter de plus de fruits et légumes durant l’été, quelques mois avant l’accouchement.
Gagner un Oscar, gage de longévité? Il a été prouvé que, lorsqu’ils sont âgés, les acteurs ayant gagné la récompense se «battaient plus longtemps que ceux qui n’avaient pas gagné d’Oscar». En effet, les «oscarisés» vivraient en moyenne 4 ans de plus que les autres.
Avoir quelques amis au travail serait essentiel. «Etre seul et isolé a autant de conséquences sur la santé que de fumer 15 cigarettes par jour ou qu’être alcoolique.» Un réseau amical et familial solide pourrait même être meilleur pour la santé que faire de l’exercice physique.
Plus grand est votre sourire, mieux vous vous porterez et surtout, plus longtemps vous vivrez.
Faire des courses procurerait une occasion d’acheter de la bonne nourriture, de faire des rencontres et de l’exercice physique. Une activité qui, si elle est effectuée quotidiennement, pourrait augmenter la longévité.