Il y a des journées pour tout. Mais connaissiez-vous la journée internationale de l’enfant victime du syndrome d’alcoolisme fœtal? Elle a eu lieu la semaine dernière à Cologne et à cette occasion, le Centre Fédéral d’Education à la Santé a rendu la conclusion d'une étude selon laquelle les femmes enceintes issues de couches sociales élevées consomment plus d’alcool plus que celles issues de classes plus modestes, rapporte le Bild. Cette nouvelle a été reprise par toutes les pages «Santé» de la presse allemande.
Chaque année en Allemagne, on compte environ 10.000 naissances présentant un «syndrome d’alcoolisation fœtal», c’est-à-dire une intoxication du fœtus dû à la consommation d’alcool par la mère pendant sa grossesse. Parmi ces bébés, «4.000 nouveau-nés restent toute leur vie lourdement handicapés, physiquement et mentalement». La Stuttgarter Zeitung fait un point sur le problème :
«Le fœtus absorbe la même quantité d’alcool que sa mère, mais met dix fois plus de temps pour l’éliminer. Derrière la cause génétique, la consommation d’alcool pendant la grossesse est la première cause des handicaps mentaux. Le “syndrome d’alcoolisation fœtale” a plusieurs manifestations: les enfants peuvent naître trop tôt et trop faibles, peuvent avoir des déformations au visage ou sur certains organes, peuvent aller de la légère débilité à la grosse altération cérébrale.»
En 2008, à la même période, le Kölner Stadt-Anzeiger, le quotidien local de Cologne avait repris les résultats d’une étude l’hôpital Charité à Berlin.
Parmi les femmes enceintes interrogées, 58% ont admis boire de l’alcool occasionnellement depuis le début de leur grossesse. Selon les médecins, il n’existe pas de valeur limite en dessous de laquelle la consommation pendant la grossesse n’est pas dangereuse.
Cette fois-ci, l'étude approfondit le sujet de manière qualitative. Beaucoup de femmes enceintes boivent de l’alcool, oui, mais lesquelles? Les plus riches, répondent en cœur des dizaines de sites web. Le portail d’informations sur la santé «Heute gesund leben» commente:
«Il est d’usage d’associer la consommation fréquente et excessive d’alcool avec les couches sociales les moins éduquées et les moins fortunées. Concernant les femmes enceintes, l’inverse se produit. 20% des femmes riches boivent pendant leur grossesse, contre 8% des femmes issues de milieux modestes.»
Seulement voilà. Autant on sait que l’aisance financière aide à acheter des boissons alcoolisées, autant ces résultats laissent la communauté médicale pantoise, poursuit le portail dédié à la santé:
«Pour l’instant, la raison pour laquelle les femmes enceintes abstinentes sont majoritairement plus pauvres reste tout à fait floue.»