La syphilis, la maladie de Paget, la rosacea; autant de maladies dont souffrent... des personnages de tableaux. La National Gallery de Londres est devenue une salle d’attente géante pour le docteur Michael Baum et ses élèves. Il vient, grâce à la médecine, apporter de nouveaux éclairages à la peinture et remet ainsi en question l’interprétation classique qui avait été faite de certains tableaux selon un article du Guardian du 11 septembre.
La belle nymphe Procris, par exemple, n’a pas été tuée accidentellement par son mari lors d’une chasse aux cerfs, comme il est écrit dans le guide de la National Gallery, conformément à la mythologie grecque. Mais celle peinte par Piero di Cosimo, dans son tableau Un Satyre portant le deuil d’une nymphe (1495), n'a pu qu'être victime d’un terrible assassinat, selon le docteur Michael Baum. Le spécialiste l'affirme aussi: c’est une violente mise en garde contre les dangers de la maladie de la syphilis qui est dépeinte dans le tableau de Agnolo Bronzino représentant une Allégorie de Venus et Cupidon (1545), et non une scène d’amour érotique, offerte comme telle à François 1er. L’histoire de l’art en prend un sacré coup.
Les recherches de Baum et de ses élèves, appliquées à de nombreux tableaux de la National Gallery de Londres ont relevé quelques aberrations et apporté une nouvelle manière de voir les œuvres d’art, avec un point de vue médical. Il applique les méthodes d’observation et d’appréciation de la médecine à la peinture et inversement. Le docteur Baum explique:
«L’art et la médecine ont des histoires parallèles: la précision des dessins de dissection est fondamentale pour bien se former l’anatomie par exemple. La thérapie par l’art est de son côté une puissante catharsis pour les patients. Et si on regarde avec un œil avisé les tableau précédents, c’est clair que ces peintres avaient une très bonne connaissance de la médecine et l’utilisaient souvent avec finesse.»
Une inspection médicale de La Joconde, le chef d’œuvre de Léonard de Vinci avait aussi révelé que la femme avait très probablement un très fort taux de cholestérol, relevait un article du Guardian de janvier 2010. C’est un chercheur italien qui a relevé un xanthelasma –une accumulation de cholésterol sous-cutanée– dans le creux de l’œil gauche de Mona Lisa ainsi qu’un lipome, une tumeur graisseuse à une main.