Onze jours loin de l’hémicycle pour s’occuper d’un bébé: le député Vert François de Rugy détaille sur En direct du Palais Bourbon, son blog hébergé par le site de Libération, pourquoi il a décidé de prendre le congé paternité auquel tout nouveau père a droit.
«De nouveau papa depuis samedi, j'ai dû décider si je me rendrai ou non à Paris pour participer à la réunion de la commission des Finances, sans compter des réunions organisées par mon parti pour préparer nos propositions budgétaires et fiscales pour 2012. Mon hésitation n'a pas été bien longue: je n'irai pas.»
Agé de 37 ans, ce qui en fait un des dix députés français les plus jeunes, l’élu explique que «pour les parlementaires, rien ne permet une mise en disponibilité» avec remplacement par le suppléant, et estime que «la modernisation de la vie politique passera peut-être aussi par la prise en compte de ces questions […] afin de faire en sorte que les parlementaires mènent une vie la moins déconnectée possible de celle de Monsieur ou Madame Toutlemonde».
Il raconte aussi comment aux journées d’été d’Europe Ecologie-Les Verts à Clermont-Ferrand était intervenu «un jeune ministre norvégien» ayant pris «un congé paternité de 16 semaines», ce qui est «tout simplement inconcevable aujourd'hui en France».
Membre du Parti socialiste de gauche, le jeune norvégien en question, Audun Lysbakken, avait prononcé un discours «très applaudi» à cette occasion selon l’AFP. Fin juin, le Monde racontait son histoire dans un article consacré à la «père patrie» norvégienne:
«En France, Audun Lysbakken passerait sans doute pour un homme politique un brin désinvolte: à l’automne 2010, après la naissance de sa fille Aurora, le ministre norvégien de l’enfance, de l’égalité et de la cohésion sociale a pris quatre mois de congé paternité. Durant seize semaines, Audun Lysbakken a changé les couches, fait les courses et préparé les repas pendant que sa femme reprenait le chemin du travail.»
En France, le congé paternité a créé par l’article 55 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour l’année 2002, sous l’impulsion de Ségolène Royal, alors ministre de la famille. Jusque-là, le père ne pouvait prendre qu’un congé de naissance de trois jours.