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Le FBI apprend à ses agents que les musulmans sont violents

Temps de lecture : 2 min

FBI police: emblème / cliff1066 via Flickr CC License By
FBI police: emblème / cliff1066 via Flickr CC License By

Le FBI enseigne à ses agents du contre-terrorisme que les musulmans américains «main stream» («ordinaires») sympathisent probablement avec des terroristes ou encore que le principe de charité islamique n’est rien de plus qu’un «mécanisme fondateur du combat». Spencer Ackerman détaille sur le blog Danger Room du magazine Wired les innombrables généralisations et autres stigmatisations présentes dans les documents d’entraînement du FBI sur l’islam, dont le blog s’est procuré des copies.

Au centre d’entraînement du FBI à Quantico en Virginie, les instructeurs montrent aux agents des graphiques expliquant que plus un musulman est pieux, plus il a de chances d’être violent, une tendance destructive qui ne peut être inversée, selon les présentations de l’organisation:

«Toute guerre contre des non-croyants est justifiée. […] Aucun processus de modération n’est possible tant que le Coran continue à être considéré comme la parole inaltérable d’Allah.»

Et le FBI fait encore plus fort: dans le graphique ci-dessous, l’organisme fédéral montre comment les juifs et les chrétiens deviennent de moins en moins violents avec le temps, tandis que le «processus de modération» n’a pas eu lieu pour les musulmans, qui sont restés violents.

Dans les documents, «la croyance religieuse de millions d’Américains, protégée par la Constitution, est décrite comme un indicateur de l’activité terroriste», écrit Ackerman. Selon un ancien agent du contre-terrorisme interrogé par le journaliste, cette stigmatisation des musulmans n’est pas seulement à la limite de la légalité, elle est également contre-productive.

En se concentrant sur la foi religieuse des citoyens américains plutôt que sur des indicateurs prouvés de l’activité criminelle comme la possession d’arme à feu ou des financements occultes, le FBI pourrait passer à côté de certaines pistes réelles de terrorisme.

Contacté par Danger Room, un porte-parole du FBI a affirmé qu’un «dégagement de responsabilité accompagnait la présentation pour souligner que les opinions exprimées était celles de l’auteur et ne reflétaient pas forcément celles du gouvernement américain».

A la suite de la forte médiatisation de la fuite des documents aux Etats-Unis, le FBI a annoncé jeudi 15 septembre que la formation en question n'est désormais plus dispensée, et que l'instructeur ne donnait plus de cours aux agents de l'organisation.

Pas sûr que cette explication rassure les musulmans du pays. Le magazine américain Mother Jones décrivait récemment la surveillance particulièrement appuyée exercée par le FBI et la police dans la communauté musulmane américaine, dont les membres s’inquiètent d’être pris pour cible par les autorités.

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