Après le piratage réussi de nombreux sites du gouvernement hollandais, les autorités encouragent la population à revenir au fax et au papier, rapporte le Wall Street Journal.
En juillet 2011, DigiNotar, une entreprise de sécurité numérique, conceptrice des sites qui permettent aux Néerlandais de payer leurs impôts et de s’inscrire à l’université, a été la cible de plusieurs cyberattaques revendiquées par un hacker iranien. Des centaines de codes d’identification ont été récupérés par le hacker, et par la suite une quantité importante de données et d’information personnelles ont été volées. Depuis, le gouvernement hollandais a mis fin au contrat qui le liait à DigiNotar.
Grâce aux renseignements d’une entreprise de conseil en sécurité, Fox IT, les autorités hollandaises sont convaincues que le hacker serait un étudiant iranien de 21 ans. Selon elles plus de 300.000 internautes iraniens ont été repérés utilisant les codes d’identification volés.
Le hacker présumé se fait appeler «Comodohacker», selon International Business Times. S’il a choisi d’attaquer DigiNotar, ce serait pour dénoncer les actions des Pays-Bas concernant les musulmans (actions qu’il n’a pas tenu à préciser):
«Je voulais faire savoir au monde que TOUT ce qui est fait a des conséquences. Pour TOUT ce que votre pays a fait par le passé, vous allez devoir payer.»
Pour Jonathan Todd, porte-parole de Neelie Kroes, commissaire européen en charge de la société numérique, ce piratage est «très grave». Il explique au Wall Street Journal en quoi ces cyberattaques peuvent avoir de lourdes répercussions à l’échelle européenne:
«Ce dernier cas illustre les défis et les risques de l’exploitation d’Internet par le gouvernement et du commerce en ligne. La commission européenne est en train de concevoir une réponse collective adaptée pour relever ces défis.»
Mais c’est bien aux Pays-Bas que les retombées sont les plus importantes. Les cours de justice ont exhorté les avocats à revenir au bon vieux fax et à abandonner pour l’instant les mails. Diederik Maat, avocat dans le nord du pays, commente ce retour forcé aux vieux moyens de communication:
«La plupart de notre travail est numérique. Et maintenant on doit utiliser des notes manuscrites, c’est comme un retour en arrière. Pour les cours de justice et les cabinets d’avocats, c’est un cauchemar administratif.»
Ce «retour en arrière» ne se limite pas au monde juridique puisqu’il a été conseillé à tous les citoyens hollandais d’opter pour des moyens de communication plus sûrs et donc de revenir aussi au papier et au stylo.
Pendant ce temps, le gouvernement néerlandais planche sur la conception d’un nouveau système d’identification plus sûr…