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Pourquoi se souvient-on si bien du 11-Septembre?

Temps de lecture : 2 min

Ground Zero Vincent Desjardins via Flickr CC License by
Ground Zero Vincent Desjardins via Flickr CC License by

Pourquoi se souvient-on de ce qu'on faisait le 11 septembre 2001 et pas le 11 septembre 2000 ou 2002, voire 2010?

On s’en rappelle tous, à l’exception de quelques-uns, tant ce moment historique, diffusé en direct sur les chaînes de télévision du monde entier a marqué les esprits. Toutefois, détrompez-vous: une étude du département de psychologie de l’université de New York, relayée par un article de Scientific American, affirme que nos souvenirs de ce jour traumatisant ne sont pas aussi précis qu’on ne peut le penser.

«Habituellement, quand vous êtes certain d’avoir en mémoire des détails nets, cela signifie que vous avez probablement raison. La confiance accompagne souvent la précision, explique Elizabeth Phelps en charge de l’équipe de recherche. Mais quand quelque chose est trop chargé en émotions, confiance et précision ne vont pas de paire.» Les chercheurs estiment que la cohérence des souvenirs recueillis diminue d’année en année quand on leur pose la même question–63% la première année, 57% trois ans plus tard. Notre mémoire du 11-Septembre ne serait-elle au final qu'une mémoire qui se dissipera avec le temps?

Confrontés à une tragédie publique et collective, les souvenirs flash (flashbulb memories) sont un moyen de gérer une charge émotionnelle comme celle du 11-Septembre. L'image des tours s'effondrant ou d'un avion qui s'abat sur le Pentagone va structurer nos autres souvenirs de ce jour-là et tente de les hiérarchiser dans un ordre chronologique qui fait sens.

Sur une échelle de 1 à 5, les plus de 3.000 personnes interrogées dans huit villes américaines pendant dix ans estimaient que leur confiance en la fiabilité de leurs souvenirs pouvait être notée à 4. «Quand les gens vous décrivent leurs souvenirs du 11-Septembre, ils sont capables de vous donner une multitude de détails: j’étais là, en train de faire cela, je portais tel vêtement, je venais de boire un café.»

Chaque année, le professeur de psychologie John Seamon à l’université Wesleyan demande à ses étudiants s’ils se souviennent de ce jour. Il explique au Hartfort Courant que toutes les mains se lèvent et son verdict leur apparaît comme cinglant:

«Vous êtes près d’un tiers à me mentir.»

Il justifie sa démarche:

«Quand on se souvient d’événements, on leur donne une forme narrative. Nous essayons de raconter une histoire qui semble cohérente et porteuse de sens.»

En quelque sorte, on se fabrique une histoire –en connectant plusieurs détails– qui sera répétée d’année en année comme le récit de ce qu'on faisait le 11 septembre 2001.

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