Ségolène Royal attaque violemment ses deux principaux rivaux de la primaire socialiste, François Hollande et Martine Aubry, dans des propos tenus au Figaro.
«Le point faible de François Hollande, c'est l'inaction. Est-ce que les Français peuvent citer une seule chose qu'il aurait réalisée en trente ans de vie politique? Une seule?», affirme-t-elle ainsi, en référence à un argument souvent utilisé contre le président du conseil général de Corrèze qui, contrairement à ses deux adversaires, n’a jamais été ministre.
Sur Martine Aubry, l’ancienne candidate à la présidentielle pointe que «sa seule expérience électorale, c'est une législative perdue en 2002» et que «passer de rien à une campagne présidentielle, ce n'est pas facile».
(En réalité, la maire de Lille a remporté trois élections au scrutin de liste [municipales 1995 sur la liste de Pierre Mauroy, municipales 2001 et 2008 en tant que tête de liste] et une sur son nom seul, la législative de 1997 dans la 5e circonscription du Nord, celle de Seclin, un bastion de gauche. Elle y a été battue en 2002 par le jeune élu UMP Sébastien Huyghe, avant de passer son tour en 2007 faute de pouvoir récupérer la circonscription qu’elle convoitait dans sa ville de Lille.)
Selon Le Figaro, Ségolène Royal reproche également à ses concurrents leur façon de débattre, via une simple «compilation de discours» pour Hollande et «une lettre aux Français» pour Aubry.
Quelques jours après une université d'été de la Rochelle à fleurets mouchetés, des attaques aussi directes entre candidats sont pour l’instant inédites dans la campagne de la primaire, pour laquelle le comité d’organisation a adopté en décembre dernier une charte éthique: ce texte précise que «la campagne doit être constructive et loyale, centrée sur les idées et les propositions» et que «toute action ou déclaration dénigrant les autres candidat-es ou les partis co-organisateurs est interdite».
Un principe qu’il appartient à la Haute autorité de la primaire de faire respecter, sur demande d’un candidat ou sur autosaisine. Composée de l’avocat Jean-Pierre Mignard, de la présidente de l’Association pour le droit à l'initiative économique (Adie) Catherine Barbaroux et de l’ancien préfet Rémy Pautrat, cette Haute autorité a d’ailleurs été saisie cette semaine par Ségolène Royal d’une demande concernant la publication des sondages.
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