DSK, Libye... Cette semaine est-elle la meilleure de la vie de Bernard-Henri Lévy? C'est la question que se pose le magazine américain Foreign Policy, filiale de notre partenaire américain Slate Group dont nous reproduisons régulièrement des articles, dans un court billet consacré à BHL que nous traduisons ci-dessous dans son intégralité:
«Au printemps dernier, on aurait dit que tout le monde détestait le philosophe français, intellectuel médiatique connu pour son goût de l’exhibitionnisme en chemise ouverte.
Il était déjà problématique que Bernard Henri-Lévy ait contribué à pousser le gouvernement de Nicolas Sarkozy vers une intervention en Libye qui semblait se solder par un bourbier sans fin quand, en mai, il a été pilonné pour avoir ouvertement défendu son ami Dominique Strauss-Kahn.
Il a même comparé les accusations d’agression sexuelle qui le touchaient à un lynchage et à l’affaire Dreyfus. Certains sont allés jusqu’à se demander si l’intervention en Libye se serait produite si l’affaire Strauss-Kahn, et le dommage qui s’en est ensuivi pour la réputation de BHL, était arrivée la première.
Ce weekend, le régime de Mouammar Kadhafi est tombé avec relativement peu de pertes humaines et financières pour les pays qui sont intervenus (Lévy a été présent sur la ligne de front, communiquant à la fois avec Sarkozy et le Conseil national de transition) et aujourd’hui il est probable que les charges contre Dominique Strauss-Kahn soient levées. Quelle est la prochaine étape? Un acquittement pour Roman Polanski? Une pénurie mondiale de boutons de chemise?
Bien sûr, les évènements de cette semaine ne signifient pas nécessairement que Lévy avait raison sur l’un de ces sujets ou les deux. Nous ne saurons jamais vraiment avec certitude ce qui s’est passé dans la chambre d’hôtel de Strauss-Kahn et l’avenir de la Libye est évidemment loin d’être assuré.
Et ses détracteurs pourraient toujours se sentir autorisés à le considérer comme un adepte sans vergogne de l’autopromo, un écrivain surestimé et un enquêteur ridiculement imprécis. Mais en tout cas, il a sans doute le droit de parader cette semaine.»
BHL a été interviewé lundi matin sur les évènements en Libye sur Europe 1, et a estimé que la place de Kadhafi est «dans le box des accusés d'un tribunal libyen ou pénal international». Sur le déroulement de la transition à venir, il a expliqué que «personne ne peut s'en assurer», mais a dit toutefois croire à «la maturité politique du CNT». A notre connaissance, il n’a en revanche pas encore réagi aux derniers développements de l’affaire DSK.
Nous avons consacré deux articles aux interventions de BHL dans l’affaire DSK: l’un aux oublis du philosophe, l’autre à l’attitude des amis de l’ex-directeur général du FMI. SlateAfrique a par ailleurs interviewé à deux reprises BHL sur la situation en Libye.