Malgré un accueil mitigé, le dispositif «voisins vigilants» a désormais pour vocation d’être étendu à la France entière selon une circulaire du ministère de l’Intérieur du 22 juin 2011, rapporte Lemonde.fr
Instigué par le ministre de l’intérieur Claude Guéant, le système repose sur une «chaîne de vigilance» allant de la surveillance d’une rue ou d'un quartier par leurs propres habitants aux services de sécurité publique.
L’opération «voisins vigilants» affiche un double objectif: prévention de la délinquance et participation citoyenne, sur la base du bénévolat. Lemonde.fr explique qu’il s’agit de «faire diminuer des cambriolages, les escroqueries, les dégradations et les incivilités».
Les volontaires sont alors officiellement transformés en «collaborateurs occasionnels du service public» (statut qui rend possible une rémunération), ayant la mission de rapporter aux autorités certains faits dont ils auraient été témoins.
L’idée fait débat, tant dans la classe politique que chez les habitants concernés. Dans le département pilote du Haut-Rhin, le système n’a pas pris, rapporte Le Monde. Le manque de volontaires, la peur d’un «climat de délation» et surtout le souvenir de la Seconde Guerre mondiale sont à l’origine de l’échec de la mise en place du dispositif.
Néanmoins, le site Internet de La Croix a relaté le relatif succès du système dans les Alpes-Maritimes. Nancy, une «voisine vigilante», a témoigné:
«Lorsque je vois un véhicule étranger, j’observe s’il effectue des allers retours à faible allure devant les maisons. Au besoin, je note la couleur ou la plaque d’immatriculation»
Odette, une autre participante a insisté sur la solidarité engendrée par le système:
«En cas de problème, on peut compter les uns sur les autres.»
En effet, être un «voisin vigilant» pourrait offrir une occasion de mieux connaître ses voisins, raconte le JDD. Mais certains jugent le principe «anti fraternel» et propice à l’installation d’un climat de méfiance.
Le JDD relève l’importance du caractère dissuasif des panneaux qui ont été placés aux entrées des quartiers concernés, sur lesquels on peut lire:
«En relation directe avec la gendarmerie».
Concernant l’efficacité du système, certaines villes affichent des baisses dans les vols et cambriolages depuis sa mise en place, à l’instar de Donzère et Loriol (Drôme, où ces deux communes sont les seules à avoir vu une amélioration sur les sept concernées dans le département).
Toutefois, les avis restent très mitigés sur le dispositif, qui n’a été appliqué que dans 29 départements français. Et même dans la Drôme la gendarmerie précise que le système n'est pas transposable partout, et nécessite notamment la présence de quelques retraités et femmes au foyer, présents dans la journée.
Pour l'instant, une seule mairie de gauche s’est intéressée «prudemment» à la proposition de Claude Guéant.