Culture

Combien de films la technologie a-t-elle gâchés?

Temps de lecture : 2 min

James Franco dans 127 heures
James Franco dans 127 heures

Combien de films seraient irréalisables aujourd'hui? Pas seulement parce qu'avec Internet, il est de plus en plus difficile d'éviter que les spoilers se répandent, mais aussi tout simplement parce que les nouvelles technologies rendent de nombreux scénarios obsolètes.

Et pas seulement pour des films très anciens comme Psychose (1960), où un tour sur le site de conseil aux voyageurs Tripadvisor aurait suffit à Marion Crane (interprétée par Janet Leigh) pour qu'elle décide de ne pas s'aventurer dans le motel glauque de Californie où elle décide de s'arrêter.

The Guardian évoque ainsi 127 heures, sorti en 2010, où le personnage interprété par James Franco se retrouve coincé dans un ravin, son bras écrasé par un rocher. D'après le quotidien, d'ici quelques années, «avec Google Earth qui traque tout le monde partout, le personnage de Franco n'aurait pas vraiment de problème»:

«Un jour, après sa disparition, ses amis ou sa famille contacteraient simplement son opérateur, qui traquerait instantanément son téléphone dans le ravin. Ils pourraient ensuite envoyer une équipe de secours pour le sauver.»

À moins, évidemment, que le personnage parte sans aucun moyen de communication, ce qui reviendrait, d'ici quelques années, au même que de dire que le film se déroule au centre de la Terre ou sur une autre planète, affirme The Guardian...

Pareil pour les problèmes de vol ou confusion d'identité: Matt Damon ne ressemble pas à Jude Law. Et cette constatation évidente le serait encore plus en un tour sur Facebook ou même Google, réduisant à néant la stratégie du Talentueux monsieur Ripley.

A la sortie en Blu-Ray du Projet Blair Witch, Techcrunch se demandait déjà combien de films la technologie avait-elle gâché: si quelqu'un aujourd'hui essayait de faire un film où des étudiants se perdent dans des bois, et perdent leur carte au passage, il ne faudrait pas cinq secondes avant que quelqu'un dans la salle ne lui crie d'utiliser son iPhone!

Le Guardian conclut que cette évolution est plus que paradoxale:

«Les réalisateurs n'ont aucun problème à faire croire aux fantômes, vampires, succubes, extra-terrestres [...]; tout ceci est accepté comme parfaitement logique et crédible. Mais il est impossible de faire en sorte que quelqu'un croie qu'un personnage de film d'horreur ne serait pas armé des technologies nécessaires pour mettre un terme aux dégâts causés par son beau-père assoiffé de sang.»

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