On n’est pas sérieux quand on est sur Twitter. Même quand on est la Maison Blanche. Alors que (certaines) rédactions débattent du besoin de modérer les tweets de leurs journalistes, le gouvernement américain semble encourager les blagues de son personnel sur le réseau de micro-blogging.
La preuve: si vous faites remarquer à la Maison Blanche qu’elle vous ennuie à tweetter sur la dette, elle vous envoie valser avec Rick Astley, un chanteur oublié des années 1980 dont la vidéo Never gonna give you up est devenue une vanne récurrente sur internet. Le «Rickrolling» consiste à «envoyer un lien vers cette vidéo au lieu de renvoyer vers quelque chose en rapport avec la discussion que vous avez sur Internet», explique Alexandra Petri dans le Washington Post.
Le site Mashable raconte l’épisode: l’exécutif américain vient de lancer un «programme» intitulé «Office Hours» sur le réseau social. Il s’agit notamment d’expliquer les problèmes du plafonnement de la dette aux Américains sur Twitter. Pas le sujet le plus amusant à traiter en 140 signes: un internaute, David Wiggs, a décidé de tweeter son ennui.
Ce à quoi le compte Twitter de la Maison Blanche a répondu:
«Désolé d’apprendre que vous vous ennuyez. La politique fiscale est importante mais elle peut être un peu difficile à digérer. Voilà qui est plus amusant [lien vers «Never gonna give you up»].»
Un «Rickrolling» envoyé par nul autre que Brian Deese, le conseiller économique de Barack Obama. La réaction des internautes ne s’est pas fait attendre: la vanne a été retwittée de multiples fois, et la Maison Blanche a reçu des réponses enthousiastes (par exemple ici, ou là).
[Si vous avez cliqué sur le dernier lien, félicitations, vous aussi venez de vous faire «rickroller», comme une bonne partie des 2 millions de followers de la Maison Blanche.]
L'exécutif américain a donc de quoi être fier de son coup, bien qu’Alexandra
Petri du Washington Post, remarque que la blague date quand même de
2008. La prochaine fois, il faudrait se mettre au planking,
conseille-t-elle. C’est peut-être la limite que ne franchiront pas les
conseillers d’Obama: on a du mal à les imaginer se prendre en photo
allongés dans des endroits improbables... D’autant que cette pratique a
été pointée du doigt comme étant un rappel assez raciste de la traite des esclaves vers les Etats-Unis.