Selon une récente étude menée par des chercheurs de la prestigieuse université de John Hopkins aux Etats-Unis, les champignons hallucinogènes pourraient avoir des effets médicaux et spirituels bénéfiques sur le long terme.
La psilocybine, la substance qui se trouve dans les champignons, est connue pour ses propriétés hallucinogènes et pour déclencher des expériences spirituelles intenses, et est déjà étudiée pour le traitement des troubles obsessionnels compulsifs (TOC). Mais elle peut aussi entraîner des «bad trip» accompagnés de crises d’angoisse et de panique.
Les scientifiques américains ont réussi à trouver le bon dosage pour induire des expériences transcendantales à des volontaires qui ont entraîné des bénéfices psychologiques de longue durée et leur ont permis de trouver une forme de paix intérieure sans les effets négatifs d’une forte dose, rapporte Healthland, le site dédié à la santé du magazine TIME.
Roland Griffiths, le professeur en biologie comportementale qui a mené les travaux, explique:
«L’important est que nous ayons trouvé le bon dosage qui nous permet d’optimiser les effets positifs persistants et d’éviter la peur et l’angoisse qui peuvent survenir et être assez perturbantes.»
L’étude a porté sur 18 adultes en bonne santé et intéressés par la spiritualité qui ont participé à cinq sessions de prise de drogue de huit heures. 14 mois après les expériences, 94% des participants estimaient que l’expérience a été l’une des cinq expériences les plus riches de leur vie, et 39% l’ont décrite comme la plus riche. Mais les volontaires n’étaient pas les seuls à avoir noté des changements: leurs amis, familles et collègues ont remarqué que l’expérience les avait rendu plus calmes, gentils et heureux.
Griffiths et ses collègues espèrent désormais utiliser ce type d’expériences psychédéliques pour essayer de soulager l’angoisse et la peur des cancéreux en phase terminale et autres personnes qui doivent faire face à la mort.
En France, les champignons hallucinogènes sont classés comme produits stupéfiants, et leur expérimentation concerne environ 6% des garçons de 17/18 ans. Le site de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) en décrit les effets ainsi:
«Même si leur appellation d'hallucinogènes "naturels" donne au consommateur une impression de sécurité, les risques sont les mêmes que pour le LSD : crises d'angoisse, perte de contrôle, bad trips. Certaines variétés sont fortement dosées en principe actif et peuvent exposer à de graves accidents.»
Photo: Magic Mushrooms?via Flickr CC License by