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Les séries télé américaines, trop à gauche?

Temps de lecture : 2 min

Photo promotionnelle de la série Friends
Photo promotionnelle de la série Friends

Un livre publié par une maison d’édition appartenant à Rupert Murdoch accuse la télévision américaine d’être biaisée en faveur de la gauche libérale américaine, apprend-on sur le Guardian.

A priori, on pourrait estimer qu’il n’y a là rien d’étonnant, l’homme d’affaires australien étant réputé pour ses positions politiques très marquées à droite. Mais le Guardian souligne l’originalité de Primetime Propaganda de Ben Shapiro, qui s’est intéressé non pas aux journaux télévisés ou l’information factuelle pour développer sa thèse, mais aux séries télé comme M*A*S*H, ou Friends.

Les allégations de biais «gauchiste» des séries ont d’ailleurs été admises par les programmateurs interviewés par Shapiro. Les producteurs de M*A*S*H, célèbre comédie sur des docteurs militaires pendant la guerre de Corée, auraient ainsi suivi un «agenda» anti-guerre au Vietnam délibérément pacifiste. Le rapprochement inévitable avec la guerre du Vietnam est d’ailleurs probablement la raison du succès de cette série (1972-1983), affirme le quotidien britannique.

La «discrimination» anti-républicains à Hollywood

Le Hollywood Reporter pointe d’autres séries avec un sous-texte de gauche selon Shapiro. Il s’agit notamment de Happy Days, également engagé contre la guerre du Vietnam, ou That 70’s Show (où Ashton Kutcher a fait ses débuts) dont la productrice aurait insisté pour montrer des personnages fumant des joints, même si la chaîne qui le diffusait (Fox News) est connue pour ses positions très conservatrices.

Shapiro dénonce «la moquerie» subie par la droite à la télévision américaine, et a même diffusé les interviews de producteurs sans les prévenir à l’avance. On y entend notamment le créateur de MacGyver Vin di Bona expliquer que les accusations faites à Hollywood d’être trop à gauche «sont probablement avérées, et je m’en réjouis».

L’auteur de Primetime Propaganda publie aussi son entretien avec la créatrice de Friends Marta Kauffmann. Shapiro lui évoque la critique faite à sa célèbre série d’être trop libérale (prônant notamment le mariage homosexuel), et Marta Kauffman explique qu’il «ne peut pas en être autrement». En ce qui concerne le mariage lesbien célébré dans la série, elle ajoute qu’en «choisissant Candace Gingrich [célèbre défenderesse des droits des homosexuels] pour célébrer le mariage, il y avait un peu de “allez vous faire foutre” à la droite américaine».

Les révélations de Shapiro ont déjà causé la démission de deux membres du Comité pour producteurs écrivains et réalisateurs de télévision, Lionel Chetwynd et Norman Powell, indignés par ces affirmations «discriminatoires».

Le scénariste canadien Lionel Chetwynd, qui n’a jamais dissimulé son conservatisme, a écrit une lettre ouverte de démission où il se dit «dégoûté» non pas par «les positions politiques [des personnes interviewées] mais par ces personnes elles-mêmes». La lettre affirme ensuite que «ces personnes [...] devraient être réduites au silence, il conviendrait de leur faire souffrir leur propre discrimination».

Pourtant, s’il est indubitable que certains points de vue libéraux sont décelables dans les séries américaines, le Guardian rappelle quand même que ces séries sont rarement dithyrambiques à l’égard des dirigeants démocrates. L’article cite l’exemple de The West Wing (A la Maison Blanche), «implicitement aussi anti-Clinton qu’anti-Bush».

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