La saga «Stuttgart 21» entame une nouvelle saison. Le chantier impopulaire de la gare souterraine, suspendu depuis 2 mois, va reprendre, titre le magazine Focus.
Petit rappel: le 17 mai dernier, le riche Land du Bade-Wurtemberg élisait un ministre-président écologiste, Winfried Kretschmann. Après 58 ans de règne, les conservateurs venaient de céder la région la plus riche d’Allemagne. Pendant la campagne, les Verts allemands avaient épousé la colère citoyenne née de la construction de «Stuttgart 21», la grande gare souterraine de la capitale du Land. Pour les opposants au chantier, l’arrivée des Verts fut vécue comme un réel espoir. De son côté, la Deutsche Bahn, la compagnie ferroviaire allemande, avait décidé la suspension du chantier en attendant la constitution du nouveau gouvernement régional.
Car les Verts ne règnent pas seuls. Le SPD, le parti social-démocrate, est leur partenaire minoritaire au sein de la coalition. Si les Verts s’y opposent, le SPD est favorable à la construction de Stuttgart 21, ce qui rassure la Deutsche Bahn.
La Bahn, pour qui les pertes sont colossales, fait pression depuis des semaines sur le gouvernement régional, qui tente de temporiser par divers moyens. Mais cette fois-ci, le bras de fer semble perdu, note la Süddeutsche Zeitung:
«Le service de communication du projet a annoncé que le chantier devrait reprendre le mardi 14 juin. Selon ses informations, les travaux s’attelleraient dans l’immédiat au bâtiment technique de l’aile nord de la gare.»
Un acte de déloyauté, lâche le ministre-président Vert Winfried Kretschmann, dans une interview donnée au Tagesspiegel:
«Attendre comme prévu les résultats des tests de résistance de juillet avant d’envisager une quelconque poursuite des travaux, voilà qui serait plus honorable. (…) Il faut désormais attendre le referendum populaire qui aura lieu en octobre prochain.»
En attendant, rappelle le Handelsblatt, les détracteurs du projet ne perdent pas espoir:
«Tous espèrent que les résultats du test de résistance entraînent une hausse supplémentaire de coûts déjà pharaoniques, et donc le naufrage économique de Stuttgart 21.»