La Terre ne produit pas assez de nourriture pour ses habitants. Ce constat, qui est partagé par tous les experts depuis plus d’une décennie, trouve notamment ses causes dans l’augmentation de la population mondiale et l’enrichissement de certaines régions du monde, comme le souligne le New York Times. Mais les dernières études scientifiques pointent du doigt un facteur jusqu’ici ignoré pour expliquer la déstabilisation de la production mondiale de nourriture: le changement climatique.
Le journal new-yorkais souligne que beaucoup de récoltes ont souffert de catastrophes naturelles comme les inondations aux Etats-Unis, la sécheresse en Australie, les vagues de chaleur en Europe et en Russie, et que certains de ces évènements sont imputables ou en tous cas empirés par le réchauffement climatique provoqué par l’Homme.
Un récent rapport du Climate Change, Agriculture and Food Security (CCAFS) a identifié les zones où la production de nourriture pourrait être la plus affectée par les changements climatiques, rapporte BBC News.
L’étude du CCAFS, qui regroupe des chercheurs du monde entier spécialisés dans l’agriculture, le climat, l’environnement et les sciences sociales, montre que certaines zones tropicales sont menacées de famine par la baisse de la production alimentaire, notamment en Asie du Sud et en Afrique sub-saharienne.
Patti Kristjanson, un économiste agricole qui a participé au rapport, explique:
«Nous commençons à voir de manière bien plus claire où les effets du changement climatique sur l’agriculture pourraient empirer la faim et la pauvreté.»
Pour réaliser leurs projections, les chercheurs ont combiné des cartes sur la malnutrition des populations et la dépendance de la production locale de nourriture avec des cartes de changements de température et de précipitation probables au cours des 40 prochaines années.
Pour remédier au problème, les pays touchés vont devoir développer la culture d’aliments plus résistants à la sécheresse. Mais dans des pays qui dépendent déjà de cultures résistantes à la sécheresse, la marge de manœuvre est réduite, comme l’explique Bruce Campbell, directeur du CCAFS:
«L’Afrique de l’Ouest est vraiment problématique. Le Burkina Faso, le Niger, le Mali. Ces pays sont déjà dépendants du sorgho et du mil. Il va vraiment falloir une révolution des systèmes agricoles dans beaucoup de régions d’Afrique.»