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Quand la directrice du New York Times écrivait «Quand arrêtera-t-on de dire "la première femme à"?»

Temps de lecture : 2 min

We Can Do It ! 1942 -Howard Miller , Michal_Hadassah via Flickr, CC-Licence-by
We Can Do It ! 1942 -Howard Miller , Michal_Hadassah via Flickr, CC-Licence-by

Le 2 juin dernier, Jill Abramson devenait la première femme à prendre les rênes du New York Times, succédant ainsi à Bill Keller à la direction de la rédaction. Ironie du sort, cinq ans plus tôt, fait remarquer le site BoingBoing.net, alors qu’elle était rédactrice en chef du journal, elle avait rédigé un édito cinglant, intitulé «Quand arrêtera-t-on de dire “la première femme à…”»?

C'est sa participation aux «Matrix Awards» de 2006, où elle reçoit une récompense pour être la première femme rédactrice en chef du New York Times, qui la pousse à écrire l'article. Pendant la cérémonie, l’agitation autour de la nomination de Katie Couric comme présentatrice du journal télévisé du soir de la chaîne CBS, l'avait profondément agacée: «Ms. Couric sera testée et scrutée de manière grossière. A la moindre petite dispute hors antenne avec l’équipe, les tabloïds ne manqueront pas d’écrire sur la chute de cette diva (...) ça fait partie du parcours des femmes qui ont des positions de pouvoir», prévenait Jill Abramson.

La rédactrice en chef de l’époque faisait aussi remarquer qu’on parlait davantage du nouveau salaire de Katie Couric (13 millions de dollars par an), que de sa nomination. Walter Cronckite, célèbre présentateur du JT de 20h de CBS dans les années 1960 et 1970, avait d’ailleurs avoué qu’il enviait son salaire. Même au sommet de sa gloire, le journaliste n’avait jamais atteint le million de dollars annuel.

Jill Abramson avait aussi critiqué les raisons pour lesquelles Katie Couric avait été choisie, selon elle, au poste de présentatrice: «Elle a une riche expérience de terrain (elle a couvert la première guerre d’Irak pour NBC), mais pendant ses 15 ans passés à l’émission “Today”, elle s’est surtout fait aimer pour avoir filmé sa propre coloscopie et avoir dansé avec Antonio Banderas.»

Et la directrice de la rédaction du New York Times de conclure: «Il y a encore quelques femmes qui dirigent très bien des institutions phares de notre société. Peut-être que Katie Couric deviendra l’une d’entre elles. Mais contrairement à Walter Cronkite, je ne l’envie pas

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