Une erreur informatique a fait libérer plus de 1.500 prisonniers au cours de l'année 2010 en Californie, dont 450 «présentant un fort risque de violence», relate le Boston Globe.
Depuis janvier 2010, un nouveau programme a été mis en place par le Département des services correctionnels et de réadaptation (Department of corrections and rehabilitation) californien. Ce programme devait examiner et analyser le passé de plus de 160.000 détenus, et plus de 100.000 malfaiteurs placés en liberté conditionnelle.
Les enquêteurs chargés de vérifier la mise en place du programme ont constaté que l'évaluation de la dangerosité des condamnés était fausse dans 23,5% de l'échantillon étudié. Deux cent casiers judiciaires sur les 10.000 prisonniers déjà libérés grâce au programme ont été analysés, et parmi eux 31 n'étaient pas du tout admissibles pour une libération sur parole sans surveillance, et neuf d'entre eux ont été considérés comme potentiellement capables de commettre des crimes violents, selon le Los Angeles Times. C'est en appliquant ces statistiques au nombre total de détenus libérés que les enquêteurs ont conclu à la libération par erreur de plus de 1.500 prisonniers.
La raison de ce problème informatique: les nouvelles dispositions devaient exclure du programme les détenus appartenant à des gangs, ayant commis des crimes sexuels ou violents, ou encore ayant eu un mauvais comportement derrière les barreaux. Ces informations n'étaient pas accessibles par le programme.
Il devait aussi être connecté à un service du Département de la justice qui enregistre les arrestations, mais il manque à celui-ci presque la moitié des dossiers de l'Etat. Malgré les modifications apportées au programme, le taux d'erreur est encore de 8%, raconte le journal.
Selon Renee Hansen, porte-parole de l'Inspection générale, aucune tentative n'a pour l'instant été mise en place pour récupérer les ex-détenus, que ce soit pour les emprisonner ou pour les placer en liberté surveillée.
La révélation a lieu quelques jours seulement après l'arrêt de la Cour suprême (PDF) du 24 mai 2011 obligeant les prisons californiennes à réduire le nombre de détenus. L'arrêt les oblige à libérer plus de 33.000 prisonnier dans les deux prochaines années, portant la population carcérale à 110.000. Les prisons seraient alors à 137,5% de leur capacité, selon le New York Times.