Une équipe de chercheurs du New Jersey cherche à comprendre les mécanismes qui sous-tendent l'excitation sexuelle. Ils ont ainsi découvert non seulement que l'orgasme nous emmène dans un autre état de conscience, mais que mieux le comprendre pourrait nous aider à agir sur la douleur, raconte le New Scientist.
Les chercheurs s'intéressent au déroulé de l'orgasme, et plus particulièrement au moment où le cortex préfrontal devient actif, une zone du cerveau impliquée dans différents aspects de la conscience.
Or pendant l'orgasme féminin, le cortex préfontal s'active particulièrement, ont pu observer les chercheurs du New Jersey, y compris chez celles capables de jouir uniquement par la pensée. Et les chercheurs se demandent donc si le cortex préfrontal joue un rôle dans la création d'une réponse physiologique à l'imagination.
Les cobayes, dont la journaliste du New Scientist, ont dû tapoter leur pouce avec un doigt pendant 3 minutes, puis simplement imaginer qu'elles tapotaient leur pouce avec un doigt, pendant qu'un scanner regardait où le sang se dirigeait dans leur cerveau. Elles ont dû ensuite faire pareil en se touchant le clitoris, avant de se masturber jusqu'à l'orgasme.
Les attouchements imaginaires ont activé les mêmes zones du cerveaux que les réels, et le cortex préfrontal était même davantage activé avec les caresses imaginaires qu'avec les caresses réelles. Cette activité pourrait être le reflet de notre imagination ou de nos fantasmes, mais elle pourrait aussi signaler un processus qui permet au cerveau de réguler directement les fonctions physiologiques de notre plaisir.
Un autre état de conscience
D'autres chercheurs, aux Pays-Bas, ont trouvé qu'une partie du cortex préfrontal s'éteint pendant l'orgasme, et se demandent si cette partie ne serait pas la base de notre contrôle sexuel: c'est seulement en la désactivant que nous pouvons jouir. Et cette désactivation pourrait être le signe d'un «état altéré de conscience», jamais vu dans n'importe quelle autre activité.
Ils ne sont pas encore sûrs de ce que cela signifie, mais une possibilité serait que les gens qui n'arrivent pas à avoir un orgasme en sont empêchés par leur incapacité à atteindre cet état altéré.
Outre mieux comprendre l'orgasme, cette étude pourrait aider à mieux contrôler la douleur, explique les chercheurs du New Jersey:
«L'orgasme est un cas spécial de conscience. Si on peut regarder différents moyens de provoquer l'orgasme, on pourrait mieux comprendre comment utiliser [le processus qui permet au cerveau de réguler directement nos fonctions physiologiques] pour contrôler ce qu'on ressent physiquement.»