L'accès aux armes à feu est un sujet récurrent de la vie politique américaine. Une dépêche d'Associated Press, repris par CBS News, pourrait le remettre au centre du débat. Selon des membres du FBI, près de 250 personnes suspectées de terrorisme sont parvenues à se procurer des armes l'année passée, aux Etats-Unis.
Obtenir une arme à feu alors qu'on figure sur la Terror Watch List du gouvernement américain peut paraître compliqué. Commerce parallèle? Vol? Non, il suffit de suivre la procédure légale.
Comme le montre le guide fédéral de référence pour la régulation des armes à feu (PDF) disponible sur le site de l'ATF (Bureau of Alcool, Tobacco, Firearms and Explosives), être suspecté de terrorisme n'apparaît pas parmi les motifs interdisant aux commerçants de vous vendre un fusil ou une arme de poing: avoir été condamné pour crime oui, radié de l'armée aussi. Figurer sur la liste des terroristes présumés non.
Pour certains législateurs, comme le sénateur démocrate Franck Lautenberg, ce problème reste une véritable «porte ouverte au terrorisme», qu'il faut refermer. En 2009 déjà, à la suite de la parution d'un rapport similaire par le GAO (Government Accountability Office), CNN lui donnait la parole:
«Ce nouveau rapport est la preuve que des suspects et des terroristes reconnus utilisent une faille majeure de législation, ce qui menace nos familles et nos communautés.»
Une menace qui justifierait, selon Lautenberg et d'autres législateurs du même avis, de donner au gouvernement le pouvoir d'interdire la vente d'armes aux personnes figurant sur la liste.
Déjà à l'époque, la NRA (National Rifles Association) y voyait une atteinte aux droits fondamentaux et accusait le manque de fiabilité d'une telle liste. Chris W. Cox, à la tête du puissant lobby, soulignait que même des célébrités américaines y figuraient, et que de nombreux noms y avaient été ajoutés par erreur.
En plus de la fiabilité d'une telle liste, un autre obstacle va gêner ceux qui souhaitent légiférer sur le sujet. Comme le souligne Associated Press , des criminels ont été jugés par une cour de justice, de même pour des radiés de l'armée. Ce qui n'est pas le cas des suspects. La Terror Watch List n'est donc pas une liste de coupables.