Comment va la France? La question fait l’objet d’un nombre d’articles, de tribunes et de sondages incalculable dans le pays. The Economist s’est essayé à l’exercice, avec pour résultat une longue et passionnante analyse dont la lecture offre un recul qui n’est pas toujours de mise dans les psychanalyses nationales quotidiennes.
Loin d’enterrer une France passéiste et résistante au changement, le magazine libéral britannique dresse un portrait plutôt optimiste du pays. Sans surprise, l'article loue les mérites de la «France silencieuse», celle «qui ne se met pas en grève, défie les désordres pour se rendre au travail, et dont la voix est rarement entendue». Une France bien plus prometteuse que l’image pessimiste que véhicule le pays à l’étranger:
«Les magasins sont pleins, les marchés sont animés et la consommation est soutenue. Les prix de l’immobilier grimpent. Les Français s’arrachent l’iPad et 20 millions d’entre eux sont sur Facebook.»
Pour le magazine, la nouvelle génération d’entrepreneurs Internet du pays est un de ses atouts les plus précieux, citant notamment Pierre Kosciusko-Morizet PDG de Priceminister, Marc Simoncini et Xavier Niel, fondateurs respectifs de Priceminister, Meetic et Iliad. Et de conclure:
«La France est plus forte et pleine de ressources que son peuple semble croire. Sa situation n’est certainement pas aussi désespérée que celle des pays de la périphérie de la zone euro. Mais il serait triste de penser que c’est là le niveau d’exigence que la France se fixe à elle-même.»
Sur Slate, Claire Levenson s'intéressait récemment au contraste entre le pessimisme des jeunes Français et l'optimisme des jeunes Américains, et dressait le même constat: les Français sous-estiment trop souvent leurs capacités:
«La divergence commence tôt. Des études de 2006 montrent que les Français de dix ans interrogés sous-estimaient leur capacités en lecture par rapport à la réalité. Ils étaient bien moins “nuls” que ce qu’ils pensaient. A l’inverse, les Américains de 13 ans, selon une étude citée dans le livre de 2009 The Narcissism Epidemic (L'Epidemie de narcissisme) surestiment leurs capacités en mathématiques, et trois lycéens sur quatre se disent “satisfaits d'eux mêmes”.»