Julian Assange à la poursuite du moindre individu gênant? C'est l'idée sous-entendue par Gawker dans un article intitulé «Julian Assange vous traînera en justice si vous parlez mal de lui».
Ce titre teinté d'ironie fait référence aux déclarations du héraut de WikiLeaks lors de son premier meeting public après son arrestation dans l'affaire de sexe par surprise. En pleine explication sur les vertus de WikiLeaks, bien plus «responsable que les gouvernements démocratiquement élus car elle fonctionne sur les donations du public, plutôt que sur la levée de fonds du privé lors des élections», Julian Assange s'en est pris à un commentateur politique, Douglas Murray. Ce dernier osait un commentaire critique en direction de Assange:
«Qu'est-ce qui vous donne le droit de décider ce qui a le mérite d'être rendu public et ce qui ne l'a pas? Les gouvernements sont élus. Vous non, Monsieur Assange», interroge Douglas Murray.
Il a enfoncé le clou en revenant sur une citation du porte-parole de WikiLeaks, reprise dans le livre co-écrit par deux journalistes du Guardian, David Leigh et Luke Harding. Si des informateurs étaient assassinés à la suite de la publication des câbles, c'est qu'«ils l'auront voulu».
Il ne faut pas froisser le chantre de la liberté d'expression, qui a réagi immédiatement.
«Tu veux rejoindre la liste de tous ceux que je poursuis en justice?»
«Avide de pouvoir»
Outre un procès annoncé contre le Guardian dont l'Express, reprenant un article de Vanity Fair, expliquait qu'il était lié au fait que «Julian Assange aurait averti le quotidien de poursuites judiciaires s'il n'attendait pas son signal pour publier les câbles diplomatiques», ce que le quotidien britannique a finalement choisi de faire, Assange a d'autres rancoeurs. Notamment à l'encontre de l'auteur de Inside WikiLeaks, Daniel Domscheit-Berg.
«Julian Assange (...) a déclaré jeudi 10 février, entamer des poursuites contre celui qui était considéré comme le numéro deux de Wikileaks, Daniel Domscheit-Berg», peut-on lire sur le site de l'Express, le 14 février.
Dans ce livre, Daniel Domscheit-Berg reproche -entre autres- à l'Australien d'être «parano», «avide de pouvoir» et «mégalo».
Pour sa part, The Guardian affirme n'avoir encore jamais reçu de notification des avocats de WikiLeaks le citant à comparaître.
Photo: Julian Assange, en décembre 2010. REUTERS/Paul Hackett