Un laboratoire de Londres a découvert un champignon mutant qui pourrait aider à lutter contre le paludisme, rapporte Times of India. L’université de Westminster a modifié génétiquement un champignon qui peut alors être pulvérisé sur les murs et les moustiquaires sous forme d’insecticide, pour le même prix qu’un insecticide quelconque. Le processus de modification génétique pourrait également être utilisé pour lutter contre d’autres maladies transmises par les insectes. «Cela nous dit que si l’on ne trouve pas le traitement que l’on veut dans la nature, il suffit de le fabriquer», a déclaré Andrew Read, directeur du centre des dynamiques des maladies infectieuses à l’université de Pennsylvanie.
Lors des recherches, il a été découvert que le taux d’infection d’un moustique exposé au champignon était de 85% inférieur à la normale. Les scientifiques ont ensuite ajouté une toxine de scorpion qui a baissé encore le niveau de paludisme à 97%. Les experts considèrent que ce champignon pourrait à terme faire disparaître presque totalement la maladie.
Les toiles d'araignées-moustiquaires
Au Pakistan, un phénomène naturel lutte déjà contre le paludisme, relève Futura Sciences. A la suite des inondations survenues en août dernier, les araignées ne trouvent plus d’abri sur le sol détrempé et se sont désormais installées dans les arbres. Les arbres se trouvent alors recouverts d’immenses cocons constitués de soie d’araignées capables de capturer un grand nombre d’insectes dont les moustiques. A cela s’ajoute un taux de moustique anormalement bas en raison du nombre restreint de points d’eau stagnante dans la région, ce qui fait diminuer les cas de paludisme.
Le paludisme, appelé aussi malaria est la maladie parasitaire la plus répandue au monde, dans 20% des cas, elle provoque la mort. Transmise par les piqûres de moustiques femelles, cette maladie tue chaque année entre 1 et 3 millions de personnes mais aucun vaccin n’a encore été découvert.
En août dernier, Slate ne penchait déjà sur ces insectes meurtiers et rappelait qu'il est injuste de dire indistinctement du mal des 2.600 espèces de moustiques existantes. Parce qu’il n’y en a qu’environ 80, soit 3%, qui boivent du sang humain. Constance Casey expliquait:
Sur les 2.520 variétés de moustiques relativement irréprochables, il y en a même une qu’on aimerait voir en expansion: celle des Toxorhynchites, qui mangent d’autres moustiques. A l’état de larves, les Toxorhynchites dévorent leurs cousins, puis s’en prennent à leurs frères et sœurs, continuant souvent à les attaquer jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un seul. Ce drame se déroule dans une minuscule nappe d’eau qui s’accumule au creux d’un arbre ou une petite flaque du même genre.
(...) Même les moustiques qui se nourrissent de sang n’en ont pas besoin à chaque repas. En fait, ils puisent l’essentiel de leur énergie dans les fleurs et les plantes, auxquelles ils sont utiles en les pollinisant. Le moustique mâle, innocent mis à part le rôle qu’il joue en produisant davantage de femelles, se nourrit en se contentant exclusivement de nectar ainsi que de fluides issus des plantes.
(...)
Nos alliés vivants dans la lutte contre les moustiques sont principalement les poissons qui mangent leurs larves. A ce titre, on peut remercier le piranha et la gambusie. Les larves de libellules dévorent les larves de moustiques et les libellules adultes se nourrissent de moustiques adultes. Pour leur part, les chauves-souris ont une réputation meilleure que ce qu’elles méritent. En réalité, les moustiques représentent moins de 1% de l’alimentation des chauves-souris. C’est aussi vrai de l’hirondelle noire, même si on l’apprécie.
Si les chauves-souris, les oiseaux et les insecticides pouvaient éliminer tous les moustiques, ce qui est impossible, les exterminer ne serait pourtant pas une bonne idée. Leurs innombrables larves nourrissent les petits poissons, mangés à leur tour par les gros poissons, qui constituent la principale source de protéines dans de nombreux pays en développement.
Photo: mosquito drinks water / flickrPrince via Flikr CC licence by