«Votre député mérite-t-il ce qu’il gagne?» L’Expansion, qui consacre un dossier à l’argent des élus français, publie sous ce titre un palmarès des députés qui «méritent» selon lui le plus leur indemnité de 5.515 euros par mois pour leur activité en séance publique et en commission. En tête arrive Gilles Carrez, député UMP du Val-de-Marne et rapporteur général du budget, avec «4.834 interventions significatives (plus de vingt secondes) dans l'hémicycle, 306 réunions en commissions, 1.076 amendements signés», ainsi qu’une cinquantaine de rapports.
Suivent entre autres dans les dix premiers le député apparenté PCF de Seine-Saint-Denis Jean-Pierre Brard, qui «intervient une centaine de fois chaque mois», l’UMP du Maine-et-Loire Marc Laffineur, «incollable sur les finances publiques et sur les collectivités locales», le socialiste de l’Isère François Brottes, spécialiste notamment de l’énergie, ou encore l’élu Nouveau Centre de la Marne Charles de Courson.
Ce genre de palmarès s’est multiplié ces dernières années, comme l’explique le site Regards Citoyens, qui a publié une base de données de l’activité des députés sur laquelle s’est fondée L’Expansion. «Ces classements existent depuis la fin des années 70 et sont devenus des exercices médiatiques réguliers depuis 2006», affirme-t-il en rappelant que l’essentiel des palmarès produits se refusent «à prendre en compte le travail en circonscription des élus, […] par nature dissocié de l’activité législative et de contrôle des parlementaires», et en ajoutant que «la représentation par un député des préoccupations locales se retrouve nécessairement dans ses travaux parlementaires».
Tout en estimant que les données disponibles «peuvent être sources de nombreuses analyses passionnantes quant au fonctionnement du Parlement ou de l’élaboration de la loi», Regards Citoyens reconnaît que l’élaboration de critères pour ces classements est compliquée:
«Prendre en compte par exemple le nombre d’amendements signés favoriserait automatiquement l’opposition, plus prompte à modifier le texte du gouvernement. À l’inverse, le nombre d’amendements adoptés donne nécessairement l’avantage à la majorité, plus apte à faire voter ses dispositions.»
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Photo: les députés socialistes lors du débat sur les retraites, le 15 septembre 2010. REUTERS/Benoît Tessier.