Google travaille-t-il vraiment sur une application de reconnaissance faciale qui permettra aux utilisateurs de prendre des photos avec leur téléphone portable et de recevoir des informations personnelles sur les personnes prises en photo?
C’est ce qu’affirme un article paru mercredi 30 mars sur CNN.com contenant notamment des citations d’une interview avec l’ingénieur en charge du développement de la reconnaissance faciale chez Google, Harmut Neven, qui a depuis beaucoup fait parler.
Selon CNN, les informations d’identification ne seront pas publiées automatiquement: les utilisateurs devront d’abord cocher une case donnant l’autorisation à Google d’accéder aux photos et aux informations de profil. L’article rapporte que Google n’a pas donné de date quant à la sortie de l’application, mais a confié qu’elle faisait très attention au problème de la vie privée. CNN rapportait les propos de Harmut Neven:
«Plus précisément, les femmes disent “Oh mon Dieu. Imaginez que ce type prenne une photo de moi dans un bar, et qu’il puisse ensuite connaître mon adresse simplement parce qu’il y a une association entre ma photo et mon adresse quelque part sur Internet.” C’est une pensée effrayante. C’est pourquoi je pense qu’il faut trouver une bonne manière rendre la puissance de cette technologie disponible dans une version positive.»
Au lendemain de la publication de l’article, Google a déclaré à travers un porte-parole: «Nous ne travaillons pas au développement d’une application avec de telles capacités», et a qualifié l’article de «spéculatif». CNN a rapidement rétorqué, contredisant les propos de Google. Un porte-parole de CNN a déclaré à CNET:
«Cette interview était fixée à l’avance, enregistrée et organisée par un responsable communication de Google qui n’avait pas fait d’objection sur le moment et n’a pas démenti ce que l’ingénieur nous a dit. De plus, nous avons un enregistrement de l’interview, et Google aussi. Nous soutenons fermement le travail de Mark [Milian, le journaliste auteur de l’article].»
CNET rapporte que la vie privée est un sujet sensible pour Google, qui a dû accepter de lancer un «programme complet sur la vie privée» à la suite d'une enquête des autorités américaines sur son produit Google Buzz, accusé de partager plus d’informations que ce que les utilisateurs ne le pensaient.
Photo: devant le siège de Google à Zurich. REUTERS/ Christian Hartmann