La Bourse de Tokyo a fortement baissé la semaine dernière et l'indice Nikkei a perdu plus de 10% face aux craintes des conséquences du tremblement de terre, du tsunami et de la catastrophe nucléaire sur l'économie japonaise. Mais pour l'investisseur le plus célèbre de la planète et le plus respecté, Warren Buffett, les investisseurs ont tort et la base industrielle et technologique de la troisième économie mondiale reste solide.
Le site économique lié au New York Times Deal Book cite Warren Buffett en visite lundi 21 mars en Corée du Sud. «Cela va prendre du temps pour reconstruire, mais cela ne changera pas l'avenir économique du Japon», a-t-il déclaré. «Si je possédais des actions japonaises, je ne les vendrais certainement pas. Parfois, un événement imprévisible venu de nulle part crée des opportunités d'achat. J'ai vu cela se produire partout dans le monde et je ne pense pas que le Japon sera une exception.» Celui que l'on surnomme le «grand-père du capitalisme» a aussi estimé que la catastrophe japonaise allait affecter l'économie mondiale pour un temps, mais que l'impact en sera limité.
Le fondateur du fonds d'investissement Berkshire Hathaway n'est pas le seul à faire preuve d'optimisme. «J'ai vu de nombreux achats d'opportunité par des investisseurs étrangers», explique Yoji Takeda, directeur de Asian equities de la société RBC Investment. «Je suis d'accord avec M. Buffett pour le long terme. Je pense que l'économie sera affaiblie à court terme mais que les dépenses liées à la reconstruction vont ensuite aider.»
Le site Daily Mail souligne que le Japon devrait enregistrer une récession cette année avec une contraction de l'activité économique de l'ordre de 1%. La récession a commencé au lendemain du tremblement du terre selon le Center for Economics and Business Research. Pour la Banque mondiale, cette situation est «temporaire» et la croissance devrait redémarrer avant la fin de l'année quand les travaux de reconstruction seront lancés.
Sans tenir compte des conséquences de l'incident nucléaire à Fukushima, le ministre de l'Economie japonais a chiffré le coût de la reconstruction de la bande côtière du nord-est de l'île d'Honshu, la plus grande de l'archipel japonais, à 20.000 milliards de yens (175 milliards d'euros).
D'ores et déjà, les entreprises de BTP font l'objet de l'attention des investisseurs. Ainsi, les titres du numéro un de la construction au Japon, Daiwa House Industry, sont en hausse depuis le tremblement de terre du 11 mars.
Photo: La ville japonaise de Natori après le tremblement de terre et le tsunami / REUTERS