Le groupe Anonymous, qui avait déjà appelé en décembre 2010 la population à fermer ses comptes à la Bank of America, a rendu public lundi 14 mars un fichier d'archive de mails datant de novembre 2010, première partie d'un lot destiné à prouver la culpabilité de la Bank of America dans une affaire de fraude, relate le New York Times.
Le groupe Anonymous était jusque-là connu pour ses opérations de déni distribué de service. Cette opération, plus proche d'un coup à la WikiLeaks, pourrait faire beaucoup de tort à la Bank of America, la plus importante des États-Unis, en dénonçant une arnaque à l'assurance, avec des preuves.
Techniquement, l'arnaque —expliquée par le Huffington Post— fonctionne ainsi: lorsqu'une demande de prêt est effectuée dans une banque, celle-ci sous-traite la vérification des garanties nécessaires au prêt à une entreprise. Cette entreprise, si les garanties souhaitées ne sont pas suffisantes, vous inscrit d'office pour un complément de garantie qu'ils fournissent cher, en accord avec la banque. S'ils s'en tirent, c'est parce qu'ils utilisent la banque comme intermédiaire téléphonique. Le seul contact qu'il est possible d'avoir est une adresse de boîte postale, autant dire rien de concret.
Les mails ont été fournis à Anonymous par un employé de Balboa Insurance, une unité rachetée en 2008 par la Bank of America. Ces courriers contiennent des citations de discussions entre employés, informations qui visaient à modifier des enregistrements de documents en relation avec GMAC (un client de la Bank of America) «sortis par erreur de la banque». Ces documents pourraient prouver la viabilité de l'arnaque citée plus haut.
Le site web censé contenir les informations et liens vers les mails n'est accessible que par intermittence, mais voici un extrait d'un mail:
Toujours selon le New York Times, cette affaire pourrait rendre plus difficile la vente de Balboa à la multinationale QBE assurance, vente pourtant signée en février 2011.
Photo: Anonymous is friendly? / liryon via Flickr, CC-Licence-by