Monde

Un corbeau obtient la démission du chef de la police belge

Temps de lecture : 2 min

L'affaire fait la une de tous les journaux en Belgique. Le chef de la police fédérale belge a été contraint à la démission, à la suite de la multiplication de dénonciations anonymes délivrées par un mystérieux «corbeau» rapporte Le Soir.

Si la plupart des attaques avaient été jusqu'ici considérées comme «fantaisistes, mensongères ou malveillantes» et n'avaient pu être prouvées, la dernière en date a atteint son objectif. Révélant les dépenses privées réalisées sur le compte de la police fédérale lors d'un déplacement au Qatar, l'affaire a eu beaucoup d'écho en Belgique. Bien qu'aucune irrégularité formelle n'ait pu être constatée, le NVA (parti flamand revendiquant l'indépendance de la Flandre) avait remis en cause le code de déontologie du patron de la police belge. Visiblement à bout, Fernand Koekelberg a donc présenté sa démission, le lundi 7 mars en indiquant:

«Les affaires à répétition ces quatre dernières années dans lesquelles mon nom a été cité, ont porté atteinte à mon honneur. En outre, ces affaires ont eu un impact négatif sur la police fédérale.»

Tensions communautaires

Francophone, le patron de la police fédérale était la cible d'attaques répétées de la part du NVA. Cette décision a donc ravivé les tensions entre les communautés flamandes et françaises. Pour le quotidien belge le Soir:

«Les attaques subies par le patron de la police fédérale, n’ont été que trop tardivement défendues du côté francophone qui ne pouvait ignorer que les corbeaux, démentis à plusieurs reprises dans leur entreprise de dénigrement, ne visaient pas seulement l’homme mais aussi son identité de francophone…»

Alors que certains députés ont parlé d'un «lynchage flamand», l'ancien ministre de l'Intérieur Patrick Dewael, interviewé par la RTBF, a cependant tenu à nuancer l'aspect communautaire de cette affaire:

«Ce ne peut être éternellement un débat communautaire dans ce pays. Mais je m'étonne que dans la presse francophone, cette histoire n'ait pas percolé. J'ai l'impression qu'il y a deux opinions publiques en Belgique. Regarder le JT de la VRT (chaîne flamande) et celui de la RTBF (chaîne francophone) me donne parfois l'impression qu'on vit dans deux mondes différents... »
Alors que l'État belge ne possède toujours aucun gouvernement depuis le 13 juin 2010, cette affaire illustre la crise politique que traverse le plat pays. «Comment négocier avec un parti qui veut la fin de la Belgique?» résumait ainsi de manière pessimiste l'ancien ministre Guy Verhofstadt.

Photo: Devant le palais royal de Laeken, le 7 octobre 2010. REUTERS/Francois Lenoir -

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