France

Espionnage: Renault en plein rétropédalage?

Temps de lecture : 2 min

Et si Renault s'était trompé en évoquant la piste d'un espionnage industriel? Selon Libération, la direction du constructeur automobile «a alerté Matignon d'une probable manipulation, deux des trois cadres licenciés seraient aujourd'hui hors de cause».

En janvier dernier, à la suite d'une enquête interne, le constructeur français avait licencié trois de ses cadres soupçonnés d'avoir livré des informations à des sociétés rivales et d'avoir touché des pots-de-vin. Renault chercherait aujourd'hui à faire marche arrière selon Libération qui relate la rencontre qui aurait eu lieu le lundi 28 février à Matignon entre le numéro 2 du constructeur, Patrick Pelata, et un conseiller de François Fillon, afin de «prévenir le gouvernement de ses doutes sur les accusations d’espionnage à l’encontre de deux des trois cadres qu’il a licenciés». Renault envisagerait pour la première fois depuis le début de cette affaire, d'avoir été victime d’une manipulation.

Mais sur Europe 1, l'avocat de Renault Me Jean Reinhart a tenu à démentir cette théorie, en expliquant que tous les scénarios étaient encore possibles. Sur son site, France Info précise également que «Matignon ne confirme pas tous ces détails», l'enquête étant toujours en cours. «La justice cherche en effet à vérifier qu’il existait bien des comptes cachés à l’étranger. Les résultats des commissions rogatoires devraient être rendus avant la fin du mois.»

De graves répercussions à prévoir

Si la «thèse de la manipulation» se confirmait, elle pourrait en tout cas avoir de graves conséquences en interne comme l'expliquait notre journaliste Gilles Brider dans son article publié sur Slate, le 26 janvier dernier:

«Si les trois cadres impliqués sont innocents, le management reprochera à la direction d’avoir mis en péril l’avenir professionnel de trois salariés sur la base de simples présomptions. Si un seul ou deux sont coupables, le même reproche sera proféré pour celui ou ceux qui ne le seront pas. Et même si les trois sont coupables, la gestion publique du dossier pourrait désormais jeter un doute sur l’intégrité du management en général. Comment construire dans ces conditions l'adhésion à une communauté de projet? Et si rien n’était jamais prouvé, les cadres en question seront-ils lavés de tout soupçon pour retrouver un poste, chez Renault ou ailleurs?»

Photo: La Zoe électrique de Renault - Benoit Tessier- REUTERS.

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