Après l'enfant unique, le chien unique. Le conseil de la ville de Shanghai a proposé mercredi 23 février une réglementation qui limiterait à un le nombre de chiens pouvant être possédé par les habitants des nouveaux centres urbains, rapporte le Shanghai Daily. Cette réglementation devrait être votée le 15 mai, et résoudrait les problèmes liés à la possession de chiens dangereux.
En effet l'année dernière, la ville a recueilli près de 140.000 plaintes provenant de gens mordus ou blessés par des chiens, comparés aux 100.000 plaintes reçues en 2006. Les autorités estiment à 140.000 le nombre de chiens pour lesquels les familles possèdent déjà un permis, mais environ 600.000 chiens sans permis.
Toutes les familles désirant posséder un chien devront désormais demander un permis, qui leur sera délivré par la ville, et chaque chien se verra implanter une puce, lisible par les services de police. Les familles ayant déjà plusieurs chiens et les permis correspondants pourront les garder, mais devront en revanche donner à des familles d'accueil les chiens sans permis.
Toutes les demandes concernant de nouveaux permis ont été suspendues en attendant l'entrée en mesure de la nouvelle législation. Celle-ci devrait par ailleurs fixer les prix des amendes en cas de déjection canine non ramassée (200 yuan, soit environ 22 euros), et indique qu'en cas d'attaques d'un chien ou de blessures attribuées par ce chien son permis serait révoqué et le chien emmené par les services de police.
Afin de mener à bien cette opération, un dispositif important sera mis en place, notamment afin d'aider la population à obtenir les permis ou de l'en informer. Cité par le Shanghai Daily, Li Jianying (directeur de l'office pour la gestion des animaux) est le docteur en charge de la vaccination des chiens. Il annonce que d'autres branches de l'office seront ouvertes dans la ville, et que certaines cliniques pour animaux auront aussi l'autorisation de pratiquer la vaccination nécessaire à la délivrance du permis.
L'AFP, citée par Libération, fait le parallèle avec la politique de l'enfant unique:
«Il y a trente ans, la Chine communiste a mis en place une politique draconienne de l'enfant unique, toujours en vigueur même si elle a été assouplie. Sans cette mesure, la population chinoise compterait 400 millions d'âmes en plus aujourd'hui, selon la Commission nationale du planning familial.»
Photo: Ella the dog / jpctalbot via Flickr CC-Licence-by