«C’était un plaisir de vous raconter mes vacances!»: cette phrase allègre conclut l’entretien accordé par Henri Guaino aux Inrockuptibles, qui révèlent qu’il a passé ses vacances de Noël à Tripoli, en Libye, quelques semaines avant que n’y éclate une révolte populaire, et épinglent un nouveau «voyage au mauvais moment dans une dictature d’Afrique du Nord». Le conseiller spécial du président de la République confirme l’information mais explique avoir passé des «vacances de Noël chez l’ambassadeur de France à Tripoli [...] à titre personnel», pendant «quatre jours et quatre nuits autour du 31 décembre», période à laquelle il ne se passait «absolument rien» dans le pays.
Il explique n’avoir reçu aucune invitation officielle, ne pas avoir rencontré d’officiels libyens et encore moins Mouammar Kadhafi, et ne s’être «pas du tout occupé de la Libye, tout simplement parce qu’elle n’est pas dans l’Union pour la Méditerranée». Il reconnaît cependant avoir «remarqué avec [sa] famille que dans [ses] déplacements en ville [ils étaient] "escortés"», mais affirme ironiquement n’avoir «rencontré personne, sur le tarmac, qui [lui] a offert de [le] transporter en avion privé», en référence aux déboires de Michèle Alliot-Marie.
Il explique enfin avoir informé Nicolas Sarkozy et Claude Guéant de son voyage: le chef de l’Etat aurait répondu en souriant «Tiens, qu’est-ce que tu vas faire là-bas?».
Photo: Henri Guaino à Marrakech, en 2010. World Economic Forum via Flickr CC License by.