Est-ce qu'il y a un risque révolutionnaire potentiel en France? Oui, peut-être, si l'on se fie au sondage réalisé par l'institut Harris pour l'Humanité*. Selon l'étude, 58% des personnes interrogées souhaitent qu'une révolte se produise tandis que 49% estiment que la population est capable de se révolter.
Les résultats de l'étude montrent néanmoins que les Français sont «très partagés» sur cette question qui demeure clivante politiquement:
«On observe une importante fracture politique avec d’un côté des sympathisants de gauche qui jugent l’ensemble des situations soumises à leur jugement révoltante (à l’exception de l’état des libertés publiques) et qui ont majoritairement le sentiment qu’une révolte pourrait se dérouler en la France et de l’autre, des sympathisants de droite, “énervés” par un certain nombre de points, mais rarement révoltés et hostiles à tout soulèvement», relève ainsi l'Humanité.
En avril 2009, Dominique de Villepin avait suscité une ardente polémique en affirmant qu'il y avait en France, un «risque révolutionnaire (…) qu'il fallait prendre très au sérieux».
Cette enquête a-t-elle pour autant une valeur prédictive? «Absolument pas», répond l'Humanité. «On le sait, il est plus facile de se déclarer révolté... que de passer à l’acte.»
Photo: Revolution / ChrisCorwin via Flickr CC License by
* (Enquête réalisée en ligne les 10 et 11 février 2011. Echantillon de 1247 individus. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle de l’interviewé et taille d’agglomération.)