Le groupe hôtelier américain Marriott International a décidé de supprimer l'offre de films pour adulte dans les prochaines chambres qui seront ouvertes. Ce service ne devrait néanmoins pas être modifié dans les chambres déjà existantes.
Comme la majorité des établissements, les Hôtels Marriott (3.000 établissements enregistrés dans le monde) offrent des chaînes pornographiques en pay-per view —vidéos à la demande— à ses clients. La décision de se passer de cette source de revenus vient de la transformation de l'agencement traditionnel des chambres pour les futurs hôtels. Les vieux systèmes vidéos seront ainsi progressivement remplacés par un circuit de vidéos à la demande (sans porno) relié directement à Internet.
La direction du Marriott prétend que les offres de contenus destinées aux adultes ne leur font plus gagner autant d'argent qu'avant. Un hôtel recevrait aujourd'hui 175 dollars (environ 129 euros) en moyenne par chambre et par année des revenus de la location de contenu pornographique. En 2000, la somme s'élevait à 288$ (212 euros). L'augmentation du nombre d'ordinateurs, de smartphones et de produits permettant de visionner du X sans passer par les chaînes a fortement influencé ce chiffre.
Après plusieurs années de discussions au sujet de l'offre pornographique —qui concerna même Mitt Romney, candidat à l'investiture républicaine pour l'élection présidentielle de 2008 et membre du board de la chaîne— cette décision apparaît surtout comme une manière de racheter une conduite. Le porno, jugé d'abord rémunérateur, n'a jamais été approprié avec l'image du Marriott, symbole de l'hôtellerie familiale américaine, dont le propriétaire, John Willard "Bill" Marriott Jr, appartient à l'église mormone de Jésus des saints des derniers jours.
Avant de savoir quel impact cette orientation aura sur l'industrie pornographique, Joe McInerney, président de l'Association des hôtels et des logements américains, déclare que cela pourrait séduire d'autres groupes.
«C'est une prérogative qui appartient à l'hôtel et qui semble purement une affaire de business. C'est le choix d'un service fournit aux clients selon l'image que l'on veut donner.»
Ainsi, la chaîne d'hôtels Omni qui ne propose plus de films X à ses clients depuis 1999 pourrait ne plus faire figure d'exception.
Photo: Marriott Niagara Falls / [email protected] via Flickr CC License by