En Arizona, les ventes d'armes de poing sont en augmentation. Le 9 janvier, lendemain de la fusillade de Tucson qui a tué six personnes et blessé 14 autres, les pistolets Glocks continuaient de se vendre. Un phénomène perceptible sur l'ensemble du territoire américain.
Selon les chiffres obtenus par Bloomberg via le FBI qui surveille le business des armes, 263 armes de poing ont trouvé preneurs ce jour-là. Soit une hausse de 60% des ventes comparée à celles de l'année dernière au même moment. Une tendance aussi visible dans l'Etat de l'Ohio avec une hausse de 65%, ou en Californie (672, +16%), dans l'Illinois (348, +38%) et New York (206, +33%). Au total, les ventes ont augmenté de 5% ce jour-là (7.906). .
Une arme similaire à celle utilisée par Jared Lee Loughner partie comme des petits pains, le Glock, vendu à 499$ (l'équivalent de 380€), est une des armes les plus populaires aux États-Unis.
Plusieurs raisons sont avancées pour justifier cet engouement disproportionné juste après la fusillade de Tucson. Greg Wolff, propriétaire d'armureries, explique:
«La fusillade est un événement atroce. Mais je crois que notre Etat est fait pour les armes. On est en train de doubler le volume des ventes habituelles. Quand quelque chose de ce genre arrive, les gens ont toujours peur que le gouvernement commence à promulguer des lois pour interdire. Et puis cette arme est la meilleure arme jamais faite au monde.»
Pour Don Gallardo, manager à l'Arizona Shooter's World de Phoenix:
«C'est le problème de la proximité avec un événement tragique. Les gens ont tendance à vouloir protéger leurs proches.»
En Arizona, les lois concernant le port ou l'achat d'armes à feu sont parmi les plus permissives du pays. S'il était jusqu'alors illégal d'avoir de possèder des armes d'assaut sans permis, en 2004, cette interdiction fédérale a pris fin.
Cela n'a donc étonné personne que le tueur, Jared Lee Loughner, ait pu notamment se procurer un chargeur supplémentaire pour son Glock lui permettant de tirer 33 coups de feu sans avoir besoin de recharger.
Les sondages menés par Gallup prouvent qu'après des événements meurtriers —Columbine en 99, Virgina Tech en 2007, ou Tucson— les Américains ont tendance à réclamer ponctuellement des lois plus restrictives sur le contrôle des armes avant de se rétracter.
Photo: Glock / Smarter's photos via Flickr CC License by