Cela faisait bien longtemps qu’il n'y avait pas eu de bonnes nouvelles en matière de démographie et de natalité en Allemagne. Et pourtant, petit miracle, entre janvier et septembre 2010, la courbe de la natalité a grimpé de 3,6%. Selon les chiffres de l’Institut Fédéral des Statistiques installé à Wiesbaden, l’Allemagne a concrètement mis 510.000 enfants au monde au cours de la période. L’an passé, au long de ces mêmes mois, il n’y avait eu que 492 000 nouveaux-nés. Ces 3,6% d’augmentation ne représentent que 18.000 nouveaux nés de plus mais ils sont un signe favorable et peut-être une raison de retrouver un certain optimisme sur le futur de la population et du dynamisme d'un pays en voie de vieillissement accéléré.
Car c'est depuis les années 60 que la natalité allemande dégringole dangereusement. L’année dernière, le nombre des naissances en Allemagne a atteint des records de faiblessse. Au cours de l’année 2009, seuls 665.000 enfants sont venus au monde en Allemagne, soit 17.000 de moins qu’en 2008, et même pas la moitié du taux de l’année 1964...
En 2004, le Comité d’études des relations franco-allemandes affirmait dans une note sur la démographie allemande que le taux de natalité allemand (1,37 enfant par femme), l’un des plus faibles du monde, ne suffisait plus à renouveler les générations ce qui signifie que la population allemande non seulement vieillit mais qu'elle va diminuer.
L’augmentation des naissances récemment enregistrée, même symbolique pour le moment, est d’autant plus étonnante que le pays compte toujours moins de mères potentielles. Chaque année, 300.000 femmes supplémentaires quittent le groupe des 15-45 ans étant en âge d’avoir des enfants.
Tout en préconisant de manier ces nouveaux chiffres avec la plus grande prudence, la Sueddeutsche Zeitung s’interroge: comment expliquer une telle augmentation des naissances quatre ans après l’introduction en Allemagne d'une l’allocation parentale, l’Elterngeld, visant justement à relancer les naissance? De même, comment se fait-il que le nombre de naissances explose au beau milieu d’une crise économique qui, il est vrai, affecte beaucoup moins l'Allemagne dont la croissance reste forte et le chômage contenu? Si les Allemands avaient décidé de repousser ou d’abandonner leurs projets d’enfants au début de la crise, en novembre 2008, les chiffres récemment publiés auraient été clairs… À vrai dire, il est bien trop tôt pour interpréter scientifiquement ces chiffres, qui ne disent encore rien d’une éventuelle tendance de long terme. Mais c'est en tout cas unetrès bonne nouvelle pour l'avenir de l'Allemagne et d'un pays qui semblait tout simplement avoir perdu son élan vital.
Photo: Nouveau-né Rick Wilking / Reuters