Les femmes riches, de plus en plus nombreuses au Moyen-Orient, qui investissent une grande partie de leur fortune sur place et non pas à l'étranger commencent à avoir une influence considérable sur la région et son destin économique... et cela ne fait que commencer. Une révolution invisible est en marche. C'est en tout cas la conclusion d'un article du site The Fast Company. Il souligne le fait que ces femmes qui investissent accordent de plus en plus d'attention aux questions sociales et environnementales, pas seulement au rendement financier.
Selon Gulf News, les femmes contrôlent aujourd'hui 22% des richesses de la région (du Golfe persique) ce qui correspond à 700 milliards de dollars, un patrimoine qui doit encore grandir de 8% dans les quatre prochaines années. Et sur ces 700 milliards de dollars, 70 milliards environ constituent leurs fortunes personnelles.
«Vous voyez des femmes devenir bien plus autonome et à l'aise avec la gestion de leur fortune. Il ne s'agit plus seulement de paraitre et d'acheter des sacs et des montres de luxe» explique Shimi Shah, la président de Carousel Solutions. «Elles veulent faire du bien autour d'elle. Elles sont beaucoup plus impliquées dans la vie de la région et sont beaucoup plus conscientes de la responsabilité sociale des entreprises. C'est un message très fort qui surgit aujourd'hui».
Dans le même temps, la volonté de développer l'esprit d'entreprise est présente dans une région qui entend maintenant enfin tirer partie sur plan social et à long terme de la manne pétrolière. Le Dubai Women's College (Collège pour femmes de Dubai) vient de lancer un programme pour sensibiliser à l'innovation et à la création d'entreprises.
«Il n'y a pas de meilleur moyen de provoquer un changement économique dans la région qu'en mettant en place un écosystème qui soutient les entrepreneurs et les petites entreprises», explique Tom Speechley, directeur de Abraaj Capital’s Riyada Enterprise Development. «Le meilleur moyen de créer des emplois dans la région consiste évidemment à créer des entreprises».
Le taux de chômage chez les jeunes arabes du Golfe de moins de trente ans atteint 30% en dépit d'une richesse considérable provenant des ressources pétrolières et gazières. Les revenus du sous-sol apporte de la richesse mais pas une activité économique pérenne. Une nouvelle démonstration de la malédiction de la rente pétrolière que veulent combattre les femmes riches du Golfe qui entendent aujourd'hui investir utile.
Photo: des palmiers à Doha. Photo currybet via Flickr CC License by.