Pendant que le monde entier l’encense, Berlin vient de battre un nouveau record de frequentation, rapporte la Berliner Zeitung.
Après Facebook et YouTube, «berlin» est cette année le mot le plus googlé dans l’espace germanophone. C’est en tout cas ce qu’annonçait le 16 décembre Burkhard Kieker, directeur de la société de tourisme VisitBerlin. Ce jour-là, la ville enregistrait un nouveau record avec le franchissement symbolique des 20 millions de réservations d’hôtel en 2010. «Personne n’aurait imaginé un tel succès», a déclaré Kieker.
En 2000, Berlin avait accueilli 5 millions de visiteurs, et recensé 11,5 millions de nuits passées sur place. Cette année, ce sont 9 millions de touristes qui sont venus visiter la capitale allemande.
A présent n°3 des villes européennes les plus aimées, Berlin a même dépassé Rome. La capitale italienne aurait enregistré cette année 18,6 réservations d’hôtel. Avec respectivement 45 et 40 millions de réservations annuelles, Londres et Paris restent les villes les plus attractives d’Europe.
Pour Kieker, il y aurait plusieurs explications au succès de Berlin. D’abord, au-delà de ses nombreux musées, Berlin est une oeuvre d’art à part entière. Ensuite, véritable foyer d’histoire, Berlin est un lieu où le passé est palpable. Enfin, les infrastructures sont excellentes: «Le S-bahn (l’équivalent du RER), notamment, roule toute la nuit.» Et pour toutes ces raisons, Berlin réjouit la presse internationale.
L’an dernier, le Time Magazine titrait l’un de ses articles: «Hip Berlin: Europe's Capital of Cool».
Le guide en ligne de voyage américain EuropeUpClose qualifie Berlin de «ville la plus extraordinaire du continent». Et pour le Diari di Viaggo italien, Berlin serait la «capitale européenne du troisième millénaire».
Les touristes, de leur côté, ne semblent pas déçus. D’après les données de VisitBerlin, deux tiers des premiers visiteurs reviennent. Evidemment, le prix imbattable des hébergements offre une explication: Une nuit dans un hôtel 4 étoiles coûte en moyenne 79 euros (quand c’est plutôt autour de 150 euros voire plus à Paris).
Actuellement, la ville est principalement visitée par les Allemands, les Européens de l’ouest et les Américains. Mais Kieker voit dans le tourisme russe, chinois et indien un énorme potentiel pour la ville. Pour lui, «Berlin doit devenir un must».
En 2003, au cours d’une interview donnée au magazine Focus, Klaus Wowereit, le maire de Berlin, avait dit de sa ville qu’elle était «pauvre mais sexy».
Cette phrase, restée célèbre, a pris tout son sens avec les années. Mais si la croissance berlinoise continue, et que Berlin devient riche...Il est fort à parier que son magnétisme baisse en intensité.
Photo: La Porte de Brandebourg à Berlin / Thomas Wolf via Wikimedias Commons CC license by