La Russie a particulièrement apprécié de prendre sa revanche sur les Etats-Unis jeudi 9 décembre à la suite des révélations de certains télégrammes où la nature démocratique du gouvernement de Vladimir Poutine était sérieusement remise en cause. Une source au bureau du président Dimitri Medvedev a déclaré à Bruxelles que les «organisations publiques et non-gouvernementales devraient réfléchir à comment aider» le fondateur assiégé de WikiLeaks, Julian Assange, peut-être en lui décernant le prix Nobel de la paix, rapporte The Guardian.
Au même moment, le Premier ministre russe Vladimir Poutine a démontré ses qualités de «mâle dominant» (vous pouvez aussi le voir en action ici) en répondant à une question sur la publication de télégrammes diplomatiques secrets américains par WikiLeaks, rapporte Reuters. Quand un journaliste lui a demandé ce qu’il pensait de la description faite de lui par un diplomate américain comme étant un «mâle dominant», il a répondu sèchement: «Vous croyez que le service diplomatique américain est une source d’information infaillible? Vous le croyez vraiment?» Il a ensuite vilipendé les occidentaux pour l’arrestation de Julian Assange: «Si on est dans une vraie démocratie, alors pourquoi cachent-ils Mr. Assange en prison? Qu’est-ce que c’est que ça, c’est la démocratie?»
Poutine a profité d’une conférence de presse avec le Premier ministre français François Fillon à Moscou pour lancer une spectaculaire série de métaphores:
«Alors, vous savez, comme on dit à la campagne, certaines vaches peuvent meugler mais il vaut mieux que la vôtre se taise. Je renvoie donc la balle à nos collègues américains.»
Les commentaires hostiles de Poutine pourraient bien être une réponse à un télégramme en particulier selon lequel le secrétaire à la Défense Robert Gates aurait dit en février 2010:
«La démocratie russe a disparu et le gouvernement est une oligarchie gérée par les services secrets.»
Au cours de cette même conférence de presse, François Fillon a dénoncé les publications de WikiLeaks comme «du vol et du recel de vol», deux délits «condamnables», rapporte l’AFP, avant d’ajouter:
«Le gouvernement français n'a pas besoin de diplomates de quelque pays que ce soit pour se faire une idée sur ce qu'est la Russie dans son fonctionnement, sur son évolution, d'où elle vient, où elle va.»
Photo: Le Premier ministre russe Vladimir Poutine nage dans un lac de Sibérie, le 3 août 2009. RIA NOVOSTI / REUTERS