Nous ne sommes pas les seuls à souffrir d'une obésité grandissante. Une analyse statistique portant sur plus de 20.000 animaux suggère que l'épidémie d'obésité touche également les animaux domestiques, les animaux sauvages vivant près d'humains, et les animaux de laboratoire.
Ces résultats pourraient indiquer que des facteurs environnementaux autre que l'alimentation et le sport sont également responsables de la prise de poids. Les chercheurs de l'université de Birmingham ont observé les évolutions de poids dans huit espèces différentes, comprenant des primates et rongeurs utilisés pour la recherche, les chats et chiens domestiques et les rongeurs sauvages urbains, s'intéressant au pourcentage de prise de poids des animaux par décennie, et à leurs chances d'être obèse.
Des facteurs autres que le mode de vie
L'augmentation de l'obésité humaine est généralement attribuée à une plus forte consommation de calories et une diminution d'activité physique, «mais peut-être qu'il y a d'autres choses importantes –parce que ces facteurs ne peuvent pas être en train d'agir sur les ouistitis, ou les rats et les souris dans le programme national de recherche sur la toxicologie», explique le scientifique en charge de l'étude.
Les facteurs classiques peuvent expliquer l'obésité de certains types d'animaux: l'augmentation de 40% du poids des rats de Baltimore pourrait simplement refléter la richesse de l'alimentation des habitants de la ville par exemple. Mais d'autres facteurs cachés pourraient également agir, suggère-t-il, comme des toxines qui modifient notre système endocrinien transportées dans l'eau potable.
Pas assez rigoureux?
Nature a interviewé un chercheur en nutrition qui n'a pas participé à cette étude mais a lui-même déjà étudié le lien entre la prise de poids d'animaux domestiques et celle de leurs propriétaires. Il pense que les résultats trouvés par l'équipe américaine pourraient tout de même être expliqués par des facteurs tenant au mode de vie:
«C'est une collection de données intéressante, mais il est très difficile de les interpréter. Les animaux domestiques et sauvages pourraient très bien être sujets aux changements de notre façon de manger, et il n'y a pas assez d'information pour conclure que les animaux en captivité échappent à ce genre d'influences. D'autres facteurs peuvent aussi avoir changé. Par exemple, dans les trente dernières années le nombre de rongeurs par cage peut avoir évolué, ce qui pourrait très bien affecter la quantité d'exercice physique qu'ils ont.»
Il admet que certains facteurs environnementaux pourraient affecter le poids des humains et des animaux, citant comme exemple certaines espèces qui ont arrêté d'hiberner avec le réchauffement climatique, mais estime que l'étude n'est pas assez rigoureuse pour déterminer si ces facteurs sont en effet responsables de la prise de poids.
Photo: Big Fat Cat / -Tripp- via Flickr CC License By