«Sarko supervise l’espionnage des journalistes»: c’est le titre choc qui s’affiche en une du Canard Enchaîné et en page 3, sous la plume du rédacteur en chef Claude Angeli. D’après l’hebdomadaire satirique, «depuis le début de l’année au moins, dès qu’un journaliste se livre à une enquête gênante pour lui ou pour les siens, Sarkozy demande à Bernard Squarcini, patron du service de Renseignement intérieur (DCRI), de s’intéresser à cet effronté». Au sein de la DCRI, la mission serait confiée à des «anciens des RG» dont la première tâche serait de se procurer «les factures détaillées du poste fixe et du portable du journaliste à espionner» grâce, selon une source de la DCRI, à la «grande complicité» des opérateurs mobiles.
L’hebdomadaire satirique rappelle une phrase prononcée avant l’été par le conseiller spécial de l’Elysée Henri Guaino devant des diplomates («Les journalistes, on les cadre...») et s’étonne de la réaction de Nicolas Sarkozy, le 29 octobre, à l’affaire des cambriolages de journalistes dans le dossier Bettencourt: «Je ne vois pas en quoi cela me concerne», avait affirmé le président, qui avait pourtant la possibilité, selon le journal, de «condamner l’action de ces étranges délinquants». Interrogé par l'AFP, l'Elysée a dénoncé mercredi une accusation «totalement farfelue», tandis que le ministère de l'Intérieur s'est refusé à tout commentaire.
Ces révélations du Canard Enchaîné surviennent peu après une double affaire sur la protection des sources des journalistes de l’affaire Bettencourt. Le procureur de Nanterre Philippe Courroye vient d’arguer, dans des conditions contestées, de contacts téléphoniques de journalistes du Monde avec la juge du siège Isabelle Prévost-Desprez pour réclamer son dessaisissement de l’affaire. Dans les jours qui suivent ont été annoncés une série de cambriolages suspects touchant les journalistes suivant l’affaire au quotidien du soir, à Mediapart et au Point. Des cambriolages qui, selon Le Canard Enchaîné, pourraient avoir été «confiés à des officines».
L'hebdomadaire, lui, n’a pas été victime de ces cambriolages, mais est coutumier des affaires d’espionnage: en 1973, des agents de la DST se faisant passer pour des plombiers avaient été surpris posant des micros au siège du journal. Le dessin qui illustre l’article du jour du Canard fait d’ailleurs référence à ce «Watergaffe», le scandale le plus célèbre de l’histoire du journal: on y voit un Nicolas Sarkozy vêtu d’un bleu de travail et d’une casquette entrer dans les locaux d’un journal en lançant «Bonjour! C’est le plombier...», puis, d’une voix plus basse «...de la DCRI».
Photo: Nicolas Sarkozy en août 2010. REUTERS/Lionel Bonaventure/Pool
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