Les écrans tactiles se répandent sur les téléphones portables et les tablettes et sont adoubés comme le futur de la technologie... et pourtant ils pourraient rapidement disparaître si nous ne faisons pas attention, rapporte le New Scientist .
Les écrans tactiles, comme tous les autres écrans à cristaux liquides, reposent sur les propriétés d'un matériau métallique hybride qui pourrait s'épuiser dans les dix ans à venir.
L'oxyde d'indium-étain est à la fois transparent et conductible, une propriété rare et qui lui permet d'être utilisé pour nos objets électroniques qui manipulent la lumière (par exemple, chaque pixel de nos écrans plats est allumé et éteint grâce à une paire d'électrodes transparents d'oxyde d'indium-étain).
Les écrans tactiles profitent du matériau et du fait que nos doigts-mêmes sont des conductibles, pour une innovation qui a résolument changé nos «smartphones», explique un analyste du secteur:
«Le tactile change réellement l'environnement des smartphones, presque comme la souris a changé celui des ordinateurs. Sans ça pour élargir le texte, on se rendrait probablement aveugle à force de lire le web sur un si petit écran.»
Le marché du tactile devrait doubler en 2010, avec le plus fort taux de pénétration de ce type de portables en Europe de l'Ouest (49%), et un téléphone sur deux devrait être tactile d'ici 2013.
Personne n'est tout à fait sûr des quantités d'indium (à la base de l'oxyde d'indium-étain) il reste sur terre, en partie parce que c'est un produit résidu de l'activité minière, et que toutes les mines ne le récupèrent pas nécessairement, explique le magazine. Mais on estime les réserves connues d'indium à 16.000 tonnes, et en rapportant cette quantité à nos usages actuels, ces réserves devraient être épuisées d'ici 2020.
Et même si l'on trouvait de nouvelles sources d'indium, elles ne pourraient être à la hauteur de la demande, l'idium va donc devenir de plus en plus cher à mesure qu'il se raréfie. Les entreprises sont donc à la recherche d'un «nouvel idium», mais la tâche n'est pas facile. Un des prétendants au titre est l'oxyde de zinc, que l'on trouve pour une fraction du prix de l'oxyde d'indium-étain, mais il n'est pas aussi conductible ou transparent que ce dernier.
Une autre solution serait de continur de travailler l'indium, mais d'en utiliser moins: des scientifiques ont ainsi développé un matériau aussi transparent et trois à quatre fois plus conductible que l'oxyde d'indium-étain, et qui ne requiert que 20% d'indium contre 90% pour le matériau utilisé actuellement. Mais ce nouvel hybride a tendance à se craqueler, un problème conséquent pour un écran que des doigts toucheront de manière répétitive...
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