France

Expulsion des squatteurs de la place des Vosges

Temps de lecture : 2 min

Le squat de la place des Vosges n’existe plus. «Je sortais acheter des croissants et je suis tombé nez à nez avec les CRS“. Il est 7h15, Maxim a à peine le temps de fermer la porte du bâtiment occupé par le collectif Jeudi Noir que, déjà, il se fait plaquer contre le mur, raconte le jeune squatteur à Olivier Monod de Mégalopolis (1). «Ils ont ouvert la porte et sont rentrés en moins de 30 secondes…»

La cour d'appel de Paris avait ordonné vendredi l'expulsion sans délai des membres du collectif Jeudi noir qui occupaient depuis un an ce somptueux hôtel particulier de ce centre historique de Paris, inoccupé depuis 1966. La cour avait admis “le souci légitime de ‘Jeudi Noir’ d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les difficultés de logement auxquelles sont habituellement confrontés les étudiants et les jeunes“, tout en les condamnant à verser plus de 80.000 euros d’indemnité d’occupation parce qu’elle a estimé que les squatteurs s'étaient rendus coupables d'une «atteinte au droit de propriété».

Pressés par les policiers, les étudiants et travailleurs précaires qui les occupaient, ont quitté les lieux dans le calme vers midi, sans occuper de résistance : «Ce n’est pas notre but, poursuit Maxim, nous leur avons demandé de nous laisser le temps de faire nos bagages et de ne pas détériorer le bâtiment.» Quelques heures plus tard, poursuit l’AFP, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour repousser les ex-squatteurs et d’une cinquantaine de militants associatifs et syndicaux venus les soutenir qui ont tenté de forcer l'entrée du bâtiment. Le calme est revenu assez vite.

Les anciens occupants pourront revenir chercher le reste de leurs affaires dans les jours à venir entre midi et 14 heures, en présence d’un huissier. Interrogé par l’AFP, l’avocat des squatteurs Me Pascal Winter a pris «le pari que dans six mois l'immeuble sera toujours vide», comme il l'était depuis 1966, déplorant qu'à l'aube de l'hiver, «on expulse et on n'a évidemment rien proposé en terme de relogement».

(1) Olivier Monod contribue à Plat du pied, le blog foot de Slate.

C Photo Flickr Manuel MC

Vidéo bonus: le portrait de Marc Zeller, un de ces squatteurs de la «Marquise», réalisé début 2010 par deux anciens étudiants en journalisme du Celsa, Edouard de Mareschal (photos) et Jean-Baptiste Gauvin (sons).

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