Des tas d'os ainsi que des archives historiques sont là pour nous rappeler la terrible Peste noire, épidémie qui, pendant le Moyen-Age, a ravagé près de la moitié de la population européenne. Mais comment? Qu'est-ce qui a déclenché cette terrible épidémie? Wired nous révèle la réponse.
Le responsable est une bactérie, et elle porte un nom: Yersinia pestis. En d'autres termes: la Peste noire est bien une peste bubonique. C'est ce qu'a découvert une équipe d'anthropologues après avoir analysé les dents et les os de 76 squelettes trouvés dans les fosses communes de pestiférés en France, en Allemagne, et en Italie, explique l'AFP.
L'étude, publiée dans PLoS Pathogens, dévoile aussi un nouvel aspect du parcours géographique réalisé par la bactérie, qui se serait initialement développée en Asie du Sud-Est pour ensuite arriver en Europe à travers le commerce.
«L'histoire de cette épidémie est bien plus compliquée que ce nous croyions au départ», explique Stephanie Haensch, une des responsables de la recherche, à la Johannes Gutenberg University de Mayence, en Allemagne.
D'après les auteurs de l'étude, la même bactérie serait aussi responsable du développement d'épidémies mineures pendant les quatre siècles suivants en Europe.
«Nos données mettent un terme aux débats autour de la Peste noire, et démontrent sans aucun doute que le responsable de l'épidémie qui a ravagé l'Europe pendant le Moyen-Age est bien la bactérie Y. pestis», écrivent les auteurs de la recherche sur PLoS Pathogens.
La peste bubonique apparaît pour la première fois dans les archives historiques pendant le sixième siècle, et scientifiques et historiens l'ont longtemps soupçonnée d'être la responsable de la Peste noire, pandémie qui a touché la population européenne entre 1347 et 1353, ainsi que d'autres pandémies. Mais la marge de doute dans les données génétiques avait mis en valeur d'autres suspects, comme une fièvre hémorragique virale.
Si elle n'est pas soignée, une plaie d'infection bubonique peut tuer une personne en deux jours, soit en faisant exploser les ganglions lymphatiques, soit en attaquant le tissu des poumons. La plupart du temps, la maladie est transmise par des puces présentes dans les rongeurs. Dans les deux cas, le code génétique de la bactérie peut être retrouvé dans les os de la victime longtemps après sa mort.
Photo: Pestartz, Wikimedia.