A 58 ans, Vladimir Poutine continue d'émoustiller la gent féminine russe. Et ce, de 7 à 77 ans. Les dernières victimes de son charme en date, ce sont douze jeunes étudiantes de la très réputée faculté de journalisme de l'Université Générale d'Etat de Moscou (MGU). En guise de cadeau d'anniversaire pour le Premier ministre russe, elles n'ont pas acheté une simple bouteille de champagne. Elles ont opté pour quelque chose à la hauteur de leur adulation: un calendrier érotique... fait maison. Intitulé Joyeux Anniversaire, M. Poutine, est en vente dans tous les Auchans de Russie pour 260 roubles (environ 6,30 euros).
La maquette est rudimentaire: une page, un mois et une paire de seins ou de fesses, accompagné d'un petit slogan personnel. La plupart des jeunes filles se contentent d'un sincère «Je vous aime», d'un rêveur «Si les hommes étaient tous comme vous...» ou encore d'un numéro de téléphone afin que le Premier ministre puisse recevoir leurs compliments de vive voix.
D'autres, par contre, font preuve d'autant d'imagination pour leur slogan que pour leur lingerie. Ainsi, Mademoiselle Mars, dans un affriolant body en dentelle, explique que si «[Poutine] a maîtrisé les feux de forêts, moi je brûle encore».
A l'origine du projet, un jeune producteur patriotique de 22 ans, Maxim Perline. «L'idée n'était pas de montrer des mannequins prêtes à poser pour 100 dollars, mais des filles qui ont une opinion sur la politique.» Ce qu'a bien compris le journal pro-Poutine Komsomolskaïa Pravda, puisqu'il titre De la presse, avec amour.
Si Poutine appréciera sûrement cette chouette attention – il ne l'a toujours pas vu, lui qui passe sa journée d'anniversaire à jongler avec les réunions - , la faculté de journalisme des étudiantes est sacrément en rogne. «C'est une oeuvre érotique de mauvais goût, a déclaré son porte-parole, nous ne sommes pas ravis que [les étudiantes] utilisent le nom de la faculté de journalisme.»
Heureusement, la faculté de journalisme a de quoi relever le niveau. D'autres étudiantes ont joué le jeu du calendrier. Mais celui-ci, pas certain que Poutine ne l'apprécie tout autant: ici, les chemisiers restent bien fermés, tout comme les bouches, sur lesquelles s'étalent de gros sparadraps, signe que la presse reste bel et bien muselée en Russie. Au fil des pages, au fil des mois, les questions s'accumulent: «Quand libérerez-vous Khodorkovski?», «Quand sera le prochain attentat?» et surtout «Qui a tué Anna Politkovskaïa?».
Car ce 7 octobre marque également un autre anniversaire, celui de l'assassinat d'Anna Politkovskaïa, perpétré il y a quatre ans. D'ailleurs, son ancien journal, Novaïa Gazeta, rappelle que l'on n'a toujours pas arrêté le meurtrier de la journaliste de l'opposition.
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Article mis à jour avec la seconde initiative des étudiantes en journalisme.
Photo: Une des images du calendrier anti-Poutine