Les universités d'été du Parti socialiste se sont ouvertes à La Rochelle vendredi 27 août. Parmi les 3 principaux prétendants à la présidentielle, c'est Ségolène Royal qui a ouvert la première le bal médiatique avec une interview vendredi matin dans Libération et un dîner «off» avec des journalistes jeudi soir. L'occasion de cerner un peu mieux ses intentions en vue des primaires qui doivent être organisées en 2011.
Publiquement, Ségolène Royal se montre très vague sur ses ambitions. Elle ne laisse rien paraître dans son interview pour Libé, à part une nette volonté de ne pas diviser le parti à la condition que les primaires soient «loyales»:
«Les gens ne nous pardonneraient pas de nouvelles divisions avec trois échecs présidentiels d’affilée. [...] Je dis la même chose que Martine: nous avons la responsabilité d’œuvrer pour un dispositif gagnant. Ou alors il faudra que la primaire soit bien organisée et loyale pour permettre un élan victorieux, et le soutien sans faille de tous.»
Par contre, en «off», Ségolène Royal confirme l'hypothèse d'un pacte avec ses deux collègues éléphants. Le journaliste de Médiapart Stéphane Alliès raconte par le menu le dîner avec les journalistes à La Rochelle jeudi soir et ne respecte pas franchement le «off» hypocrite de rigueur. Voilà ce que leur a dit Ségolène Royal au dessert, selon le récit de Médiapart:
Elle confirme vouloir participer à un «dispositif gagnant» avec Dominique Strauss-Kahn et Martine Aubry, sorte de pacte entre les trois cadors pour s'entendre entre eux sur le meilleur d'entre eux. [...] «Ce ne sera pas un accord de coulisses. Mieux vaut se mettre d'accord avant. On le fera de façon publique. Ce ne sera pas dans le dos des citoyens. La présidentielle, c'est une épreuve. Ce n'est pas un jeu. Ce ne sont pas des trucs d'ego. Ce ne sont pas des élucubrations personnelles.»
Dans Petits meurtres entre camarades du journaliste de Libération David Revault d'Allonnes, un livre qui est sorti jeudi, Ségolène Royal explique qu'elle soutiendra «un dispositif gagnant» même si elle n'est «pas forcément en première ligne». Mais elle se laisse une nette porte de sortie en insistant sur nouveau point de fixation par rapport à ses adversaires au PS, la sécurité:
«Si je pense que le projet est ingagnable, notamment avec les questions de sécurité sur lesquelles le PS a toujours été un peu mal à l'aise [...], je prendrai sans doute mes responsabilités.»
Photo: Ségolène Royal le 16 janvier 2010 à La Rochelle. REUTERS/Regis Duvignau