«Nous étions prévenu, nous risquions de recevoir des "boules puantes". Voici la première», écrit samedi 21 août le compte Twitter de WikiLeaks. Un lien renvoie vers un article du quotidien suédois Expressen. Alors que le célèbre site américain s'apprêtait à publier dans les prochains jours 15.000 nouveaux documents militaires confidentiels sur la guerre en Afghanistan, son fondateur Julian Assange a été recherché pendant quelques heures par la police suédoise pour des accusations de viol. La coïncidence entre ces deux événements a de quoi laisser dubitatif.
Coup de théâtre samedi 21 août dans l'après-midi, seulement quelques heures après que l'information soit sortie dans la presse suédoise, le parquet annonçait par un bref communiqué que Julian Assange n'était plus soupçonné de viol, sans préciser s'il l'était toujours pour agression, l'autre accusation qui lui était portée. De ce fait, le fondateur de WikiLeaks n'est plus recherché par la police.
«Julian Assange n'était pas au courant de ces accusations avant de les lire dans le tabloïd de droite Expressen ce matin», avait commenté à l'AFP Kristinn Hrafnsson, une collaboratrice islandaise de WikiLeaks. Hrafnsson met directement en cause des «organisations puissantes qui veulent faire du mal à WikiLeaks».
Selon l'AFP qui a eu confirmation de l'information, Julian Assange était recherché pour deux raisons différentes, l'une étant qu'il est accusé de viol. Selon Expressen, les plaintes vennaient de deux femmes ayant entre 20 et 30 ans qui se connaissent, une que Julian Assange a rencontré la semaine dernière à Stockholm alors qu'il était en Suède pour une série de conférences, et une autre rencontrée à Enköping mardi 17 août.
Julian Assange avait envoyé un mail au quotidien suédois Aftonbladet où il devait devenir un chroniqueur pour démentir l'information. «Evidemment, ces accusations sont fausses», expliquait-il sans plus de précisions.
WikiLeaks avait mis en ligne dimanche 25 juillet plus de 91.000 documents de l’armée américaine sur la guerre en Afghanistan. «Nous voulons trois choses: libérer la presse, révéler les abus et créer et sauvegarder les documents qui font l'Histoire», explique Julian Assange. WikiLeaks attendait de finir d'analyser les 15.000 documents supplémentaires avant de les publier. Cette publication était attendue pour ce week-end ou le début de semaine prochaine.
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Photo: Julian Assange à une conférence du Frontline Club à Londres, le 26 juillet 2010. REUTERS/ Andrew Winning